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Les petits pavés
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29 juillet 2007

Les raisins de la colère, John Ford

The grapes of wrath (Les raisins de la colère) de John Ford (N&B,1940).
Avec : Henry Fonda (Tom Joad), Jane Darwell (la mère),   John Carradine (le Pasteur). 2h09.

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Selon Wikipedia " Ce film fort raconte l'histoire de la famille Joad, lors de la Grande dépression américaine marquée par les séquelles de la crise économique et le Dust Bowl dans le sud du pays. Il raconte la vie des Américains poussés sur les routes et plongés dans la misère pendant la crise économique de 1929 lorsqu'ils sont chassés de leurs terres par les banques qui prennent possession de leurs biens fonciers.

Ce sont d'honnêtes gens, qui ne cherchent ni la richesse, ni la facilité, mais seulement un endroit pour vivre de leur travail et gagner honnêtement leur vie. "

C'est une façon de voir. En outre, tout ignorer du Dust Bowl n'empêche pas de voir les films.

La colère nous serait de bon conseil en ce moment. Ce film de John Ford raconte, en s'inspirant du célèbre roman éponyme de John Steinbeck, comment un honnête travailleur agricole sorti depuis peu de prison pour un meurtre vécu comme une fatalité (Tom Joad, interprété par un Henry Fonda halluciné) va passer de la colère individuelle à une révolte collective.

Jamais le cinéma américain, nourri d'individualisme triomphant, ne nous avait montré un destin collectif, celui de ces paysans pauvres jetés sur les routes par la misère (les suites de la Grande Crise de 1929) mais surtout par la financiérisation de l'agriculture, avec un tel sens critique, mais aussi avec une telle empathie et disons le mot, un tel sens de la solidarité.

Il y a une scène de cinéma particulièrement réussie en ce qu'elle met sans emphase l'art de Ford au service de son propos. Dans le soleil de fin d'après midi, une famille de paysans regarde l'engin mécanique incompréhensible avancer vers leur ferme qu'il va détruire. A leur pied, leur ombre noire désigne la terre. L'engin passe, il ne reste plus rien de la ferme, des 70 années de travail acharné dont elle représente la mémoire. Retour au groupe de paysans, mais on ne voit plus sur le sol que leurs ombres figées, dans une mort logique avec le développement du capitalisme.

Le film est sobre dans son propos, expressionniste dans son imagerie solidaire. Les pauvres ne comprennent rien à leur drame, ceux qui sont arrivés avant, ceux qui ont quitté la terre à temps et ont trouvé un emploi intermédiaire de flic, de garde chiournes, d'employés conservent une partie de leur humanité, comme si celle-ci collait à leurs chaussures. Les dirigeants, banquiers, propriétaires, politicards ou flics à leurs bottes, sont des salauds intégraux.

Après une odyssée dans un camion malade, filmée sur une musique westernienne comme le premier road movie de l'histoire, le film nous montre une famille qui, dans les épreuves de la précarité, de la faim, de la perte des proches, aura su préserver l'essentiel : l'intégrité et la dignité. Poursuivi par la police des propriétaires et des puissants pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Tom Joad part pour témoigner de la misère et combattre. C'est ce qu'il dit à sa mère (inoubliable Jane Darwell, mère courage qui tient sa petite communauté par son inébranlable foi dans le succès de sa lutte de chaque instant contre l'adversité, avec et pour les siens), au petit matin, avant de partir affronter son destin.

The Grapes of wrath est un des dix ou vingt films qui ont fait le cinéma. La morale de Ford s'y trouve tout entière : respect des valeurs traditionnelles américaines et amour des hommes et des femmes qui les fondent par leur courage quotidien. Plus tard, il tournera des westerns pro-indiens (Le massacre de Fort Apache et l'immense Prisonnière du désert, puis Cheyenne Autumn) et anti racistes (Le sergent noir) et acquerra cette réputation de réac ricain irrécupérable. Certaines réputations (des années plus tard, Clint Eastwood en fera aussi inexplicablement les frais) m'étonneront toujours.

Quelques images, suivies du texte que Springsteen a consacré au personnage-mythe de Tom Joad, puis quelques liens recommandables.

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THE GHOST OF TOM JOAD

(by Bruce Springteen)

Men walkin' 'long the railroad tracks
Goin' someplace there's no goin' back
Highway patrol choppers comin' up over the ridge
Hot soup on a campfire under the bridge
Shelter line stretchin' round the corner
Welcome to the new world order
Families sleepin' in their cars in the southwest
No home no job no peace no rest

The highway is alive tonight
But nobody's kiddin' nobody about where it  goes
I'm sittin' down here in the campfire light
Searchin' for the ghost of Tom Joad

He pulls prayer book out of his sleeping bag
Preacher lights up a butt and takes a drag
Waitin' for when the last shall be first and the first shall be last
In a cardboard box 'neath the underpass
Got a one-way ticket to the promised land
You got a hole in your belly and gun in your hand
Sleeping on a pillow of solid rock
Bathin' in the city aqueduct

The highway is alive tonight
But where it's headed everybody knows
I'm sittin' down here in the campfire light
Waitin' on the ghost of Tom Joad

Now Tom said "Mom, wherever there's a cop beatin' a guy
Wherever a hungry newborn baby cries
Where there's a fight 'gainst the blood and hatred in the air
Look for me Mom I'll be there
Wherever there's somebody fightin' for a place to stand
Or decent job or a helpin' hand
Wherever somebody's strugglin' to be free
Look in their eyes Mom you'll see me."

The highway is alive tonight
But nobody's kiddin' nobody about where it  goes
I'm sittin' downhere in the campfire light

With the ghost of old Tom Joad.


Sur l'excellent site DVD Classik
Sur l'excellent site du cine-club de Caen
Un site pédago pour ceux qui aiment ça



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Commentaires
Les petits pavés
  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
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