Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les petits pavés
Les petits pavés
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 244 859
20 janvier 2010

20 janvier : que voir d'autre que Gainsbourg etc. ?

Le dilemme, c'est : faut-il en parler, ou pas ? Et : à quoi sert de boycotter, si tout le monde en parle ?

SergeGainsbourgandJaneBirkininSloga
Serge et Jane (les vrais) dans Slogan de Pierre Grimblat

Avertissement : je n'écrirai pas ici que LE film inspiré de la biographie de Serge Gainsbourg n'est pas un bon film. Mon problème avec ce film n'est pas là.

Mais, à propos de Gainsbourg, je vous propose à nouveau une lecture en musique. Mais qui trouvera l'origine de cet OVNI ? Qui chante, dans quoi, de qui ? On n'est pas obligé de connaître le film, mais j'aime bien la chanson. Pas vous ?

Après avoir titré "Le magnifique Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar" et avoir dit tout le bien qu'il pensait de la pertinence du projet, de l'approche sensible et érudite du réalisateur-dessinateur, du choix des acteurs et des actrices, de la bonne idée de faire chanter ceux-ci et de ne pas nous servir de la musique en boite, Serge Kaganski, dans Les inrocks en vient à la réalisation pour écrire : "On pense à Minnelli, aux musicals hollywoodiens de l’âge d’or plutôt qu’au cinéma français actuel". Comment, après ça, dire que Gainsbourg etc. est une daube. D'ailleurs je ne le pense pas. D'ailleurs, je me serais bien déplacé pour le voir et pas uniquement par curiosité.

Ce qui m'irrite au plus au point, qui me gonfle jusqu'à l'explosion, c'est que partout, partout, partout, on ne voit que la tronche d'un faux Gainsbarre, on n'entend parler que de Gainsbarre, on n'entend, on ne voit que les 24.817 biographes officiels et patentés de l'alcoolo chantant, et la télé qui passe des rétrospectives, et la bande dessinée du film, et le livre du tournage du film et quoi encore... Trop, c'est trop. Aujourd'hui, un film un peu grand public (et le côté sexe de la chose en fait un film terriblement très grand public, même si son propos est, par ailleurs, honnête) coûte tellement cher à produire qu'il n'est pas possible de rater la sortie en salles. On nous a fait le coup pour Avatar il n'y a pas longtemps et on nous refait le coup pour Gainsbourg... Et je trouve ça insupportable, et je trouve ça indécent. Comme de la vente forcée.

Qu'on ne se méprenne pas : j'adoooooore Serge Gainsbourg, je pense que ce type était un des trois ou quatre qui ont vraiment compté en France, je ne suis pas loin de penser qu'il avait une forme de génie et j'aimais tellement ce type que le matin où j'ai appris sa mort, j'ai pleuré comme un perdu (en duo avec ma fille). J'ai tous ses disques, même certains disques-hommages oubliables. Mais cette transmutation par la publicité d'un artiste écorché en icône pour super marchés et vendeurs de pop corn, ça m'horripile, ça me tue, ça me donne envie d'aller passer trois mois en Corée du Nord où jamais je n'entendrai parler de ce film dégoulinant de consensualité affligeante, visuelle et sonore.

C'est la raison pour laquelle je ne chroniquerai pas Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar, quoi que je puisse en penser par ailleurs.

Cette semaine cinéma m'inspire peu. Même l'idée d'Abbas Kiarostami filmant un public de femmes (108 ?) dont une actrice française (Binoche) assistant à la représentation d'une oeuvre du poète iranien de Nezami Ganjevi datant du 12ème siècle (Shirin) ne m'excite pas vraiment, quant à Ivul et son garçonnet haut perché, non, je suis sujet au vertige. Alors une chronique brève, ce mercredi ?

DES NOUVELLES FRAÎCHES DU 7ème ART

Que des infos essentielles à la compréhension de l'esthétique cinématographique, cette fois.

Paranormal Activity 2 sera réalisé par Kevin Greutert, metteur en scène de Saw 6 ! La version 1, avait rapporté près de 151 millions de dollars pour un budget de 15.000 dollars. Para 2 sortira le 22 octobre 2010 aux States, le même jour que Saw 7, qui sera projeté, lui (ça ?) en 3D, bénéficiant donc d’un avantage concurrentiel sur Paranormal Activity 2.
Quoique...

Attention : Un Taïwanais de 42 ans, ce qui est jeune, souffrant de tension artérielle, certes, est décédé d'une crise cardiaque, peut-être provoquée par un excès d'excitation à la vue du film Avatar... En 3D.
Sachant qu'Avatar ne fait pas peur mais que Saw si, faites gaffe.

Megan_Fox_pour_ArmaniAvatar, toujours : Hustler en annonce une version porno sous le titre This ain't Avatar XXX (après le succès de This ain't Startrek XXX) et c'est Empire Magazine qui le révèle. Cette œuvre sera t-elle présentée en 3 D et le gros machin du grand Schtroumpf sera-t-il visible en relief ? Dans Empire, la liste (enfin !) des 100 acteurs (trices) les plus sexy, selon le vote des avisés lecteurs. Chez les dames, Megan Fox coiffe au poteau Angelina Jolie. Chez les messieurs, Johnny Depp encfonce Robert Pattinson. On est content pour lui.

1_johnny_deppTim Burton travaillerait à une Sleeping beauty, (en VF La Belle au Bois dormant). Gageons qu'il y aura une place pour l'acteur sexy, comme d'hab.

Si vous avez trouvé ces informations utiles, tapez 1, sinon, allez vous... (je plaisantais :)

LE FILM DE LA SEMAINE

Aff_A_serious_manA serious man
film américain (USA) de Joel et Ethan Coen (2009, 105 mn)

scénario et production : Joel et Ethan Coen

compositeur : Carter Burwell (compositeur attitré des Frères)

directeur photo :  Roger Deakins (un habitué, oscarisé pour Fargo)

distributeur : Studio Canal   

avec Michael Stuhlbarg, Sari Lennick, Richard Kind, Fred Melamed, Aaron Wolff, Jessica Mcmanus, Adam Arkin

Synopsis : 1967. Larry Gopnik, professeur de physique dans une petite université du Midwest, vient d'apprendre que sa femme Judith allait le quitter. Elle est tombée amoureuse d'une de ses connaissances, le pontifiant Sy Ableman. Arthur, le frère de Larry, est incapable de travailler et dort sur le canapé. Danny, son fils, a des problèmes de discipline à l'école hébraïque, et sa fille Sarah vole dans son portefeuille car elle a l'intention de se faire refaire le nez. Pendant ce temps, Larry reçoit à la fac des lettres anonymes visant à empêcher sa titularisation, et un étudiant veut le soudoyer pour obtenir son diplôme. Luttant désespérément pour trouver un équilibre, Larry cherche conseil auprès de trois rabbins. Qui l'aidera à faire face à ses malheurs et à devenir un homme bien ?

Je suis à moitié fan des frères Cohen. Est-ce à dire que j'en préfère un à l'autre ? Certes non. Mais sur 10 films, j'en aime 5. Mais alors, qu'est-ce que j'aime. Et justement, j'ai très envie d'aimer le dernier. D'autant que je ne comprends rien au synopsis (piqué à un site cinéma, tous les sites cinéma publient le même synopsis).

Camille Polas de Critikat prend un peu de distance :"Après le sursaut de No Country for Old Men, et l’oubliable Burn After Reading, les frères Coen ne remontent pas la pente. En se penchant sur leurs souvenirs d’enfance, ils composent une comédie moins grandiloquente que l’univers de leurs débuts. Le père de famille juif du Middle West dont la vie apparaît tout à coup très compliquée fait sourire, le film suit une route monotone, sans grande folie et presque sans surprises. S’ils ne s’assagissent pas, Ethan et Joel Coen ronronnent. Symptôme ou maladie ?"

Serge Kaganski (Les inrocks) voit dans le film une "rencontre entre le territoire physique et métaphysique des bouseux rednecks et leur regard [le regard des Coen] de fins lettrés (qui) fait toute la saveur de leur cinéma décalé et de A Serious Man". Au contraire des réserves émises par Critikat, Kagan affirme, enthousiaste : "Pas la peine de tortiller, Ethan et Joel Coen sont géniaux. Une paire de cinéastes uniques, quasiment sans ascendants ni héritiers dans le cinéma". Pour Eric Libiot, dans L'express, au contraire : "Plus leur filmographie prend de l'importance, plus il m'apparaît que les frères Coen, auteurs de l'excellent A Serious Man, marchent sur les traces de Billy Wilder. Les Coen ont en commun avec le réalisateur de Boulevard du Crépuscule et de Certains l'aiment chaud un sens certain de l'ironie, de l'éclectisme et du contre-pied". Pour Philippe Azoury (Libé), les Frères ont réussi "Un idéal de comédie grinçante". Jacques Mandelbaum salue dans Le Monde "l'un des plus grands films des frères Coen".

La messe est donc dite et, que cela plaise ou non au, par ailleurs, excellent Critikat, je vais courir voir A serious man.

Pour les aspects biographiques et religieux du film, non traités ici mais qui, paraît-il, ont fait débat, je renvoie à  un article de Télérama qui, sous le titre "Pas très kasher, les Frères Cohen...", relate un entretien décontracté avec les Brothers. Quant  aux débats intracommunautaires, le générique de fin devance toute attaque  et la désarme en énonçant  :"Aucun juif n'a été blessé pendant le tournage de ce film". CLIQUER ICI pour lire l'article.



A VOIR UN JOUR DE PLUIE OU DE NEIGE

ComplicesComplices
film français de Frederic Mermoud (2009, 1h33)
scénario : Frederic Mermoud, Pascal Arnold et Yann Le Nivet
directeur photo : Thomas Hardmeier
producteur : Tabo Tabo Films (avec Tonie Marshall)
distributeur : Pyramide distribution
avec Emmanuelle Devos, Gilbert Melki, Joana Preiss

Synopsis : Dès leur premier regard échangé dans un cybercafé, Vincent et Rebecca se sont aimés. Ils sont jeunes, à peine 18 ans, et regardent la vie avec insouciance. Pourtant deux mois plus tard, le corps de Vincent est retrouvé dans le Rhône, sans vie et salement amoché. Et Rebecca a disparu juste après cette mort brutale.
Hervé Cagan, 48 ans, de la Police judiciaire de Villeurbanne, est chargé de l'enquête. C'est un homme peu engagé affectivement qui se consacre exclusivement à son travail. La plupart des affaires de meurtre se résolvent en quelques jours. Cagan et sa coéquipière Mangin vont devoir rapidement reconstituer la trajectoire chaotique des deux adolescents. Cagan découvre que Vincent se prostituait sur Internet, racolant ses clients sur des sites de rencontres et de chat.

J'ai été séduit par la bande-annonce. Et j'ai envie de revoir Gilbert Melki. Cet acteur qui peut être magnifique (dans ce rôle de flic parcourant avec mauvaise conscience la trilogie Un couple parfait etc. de Lucas Belvaux, il m'avait vraiment conquis) a vraiment une gueule, un regard, une personnalité. Force est de constater que malgré des débuts chez Claude Chabrol (Betty, 1992, un des plus jolis rôles de Marie Trintignant), l'acteur s'est compromis dans une série de daubes assez affligeantes, en apportant malgré tout un "quelque chose" à des films par ailleurs sans âme (Crustacés et coquillages). Il était, malgré tout dans Ca brûle de Claire Simon en 2006, indice qu'il peut aussi faire du cinéma.
Sinon, le réalisateur, les co-scénaristes (dont un s'est enlisé dans Le dernier vol, que certains spectateurs ont rebaptisé La dernière arnaque) et le reste de l'équipe n'a pas brillé jusqu'à présent par une imagination débordante.

J'observe que si la presse n'est pas enthousiaste, elle salue la qualité du travail des acteurs. Ainsi, Télérama : "Emmanuelle Devos et Gilbert Melki, parfaits en quadras vaguement cabossés par l'existence" et Libé qui a perçu dans le film "une certaine mélancolie sociale où Gilbert Melki et la jeune Nina Meurisse feront particulièrement bonne figure". Enfin, pour Les inrocks, il faut remarquer "le duo de policiers formé par les excellents Gilbert Melki et Emmanuelle Devos" dans "un bon petit film parfaitement incarné".

J'espère vous avoir donné envie. Surtout si vous supportez Emma Devos...


PRISES, REPRISES

Faucon_maltaisUne seule reprise "historique" cette semaine, à La Filmothèque du Quartier Latin et nulle part ailleurs (dommage...), mais en copie neuve, donc IN-CON-TOUR-NABLE : Le faucon maltais (The Maltese Falcon, 1941).  Film de John Huston avec : Humphrey Bogart (Sam Spade), Mary Astor (Brigid O'Shaughnessy), Peter Lorre (Joel Cairo).

Synopsis : Sur la piste de l’assassin d’un collègue, Sam Spade se perd dans un monde de faux-semblants, peuplé de personnages louches dont une mystérieuse statuette semble constituer le Graal.

C'est Le faucon maltais qui a consacré Humphrey Bogart dans son irrésistible rôle de privé, dur à cuire et faux cynique. Capable de se tirer de toutes les situations, Sam Spade est sans doute le plus fin limier de toute l'histoire du film noir. Cette définition colle aussi parfaitement à Humphrey Bogart, qui a su donner à la figure tragique et solitaire du détective un mordant, une ironie et un fatalisme totalement modernes. Bogart reste sans rival dans la galerie des private eyes de l'écran.

J'ai un faible presque sentimental pour Bogie à cause d'un petit détail qui aurait pu mettre fin à sa carrière : interrogé par la Commission des activités anti-américaines (dite "Commission Mc Carthy), il a proprement envoyé chier ses procureurs, avec une autorité qui leur a cloué le bec, là où tant de ses confrères se sont couchés ou sont restés polis. Parmi ceux qui se sont montrés vraiment courageux, Charlie Chaplin, qui a eu moins de chance : liste noire et interdiction de travailler aux USA. Chapeau les ancêtres ! Je me demande si clovis cornillac aurait les couilles...

L'affiche dit (presque) tout : Hammett, Huston, Bogart. A ce triangle d'or j'ajoute Peter Lorre (qui fut M le Maudit pour Fritz lang), toujours au bord de la démence, mais avec une mélancolie dans le regard, le tout formant un méchant crédible.

Bonus : (pour juste après le film) la Bibliothèque des Littératures Policières (48-50 rue du Cardinal Lemoine, soit à deux portées de flingue de la Filmothèque) consacre jusqu’au 27 mars une exposition à Dashiell Hammett, fondateur de la « hard-boiled school » (école des « durs à cuire ») soit, en français, la Série noire.
A noter que la séance du lundi 25 à 20h00 sera présentée par Natalie Beunat, commissaire de l’exposition et co-traductrice de la nouvelle édition des romans de Dashiell Hammett, et Michel Boujut, écrivain et critique de cinéma de très haute volée.

CLIQUER ICI pour suivre le lien vers un article très intéressant d'Édouard Waintrop, critique à Libé, sur son cinéblog, à propos de la réédition de La moisson rouge, le premier roman d'Hammett.

Festival_T_l_ramaReprises toujours, saisonnières mais devenues classiques, même si elles portent sur des films récents : le Festival Cinéma Télérama.
Ce festival qui n'en est pas un offre des séances de rattrapage à celles et ceux qui auraient raté des films en 2009 (et NOUS sommes nombreux, je pense). Il en coûte 3 € la séance (à condition d'acquérir le magazine qui comporte un pass pour deux) pour découvrir ou revoir une sélection  de films de 2009 choisis par la rédaction et les internautes. Force est d'admettre que les choix sont, cette année, assez décevants, mais on peut voir ou revoir Inglorious basterds, Irène, Les herbes folles ou Vincere. Certes, l'absence de Gran Torino parmi les "films importants" de 2009 est, au minimum, paradoxal, mais le Festival donne l'occasion de boycotter l'insipide et démagogique Welcome (comment filmer "à droite" un sujet "de gauche")...
Cliquer sur l'image pour le détail de la programmation (films, salles, horaires).


L'AFFICHE DE LA SEMAINE

Aff_Shirin

J'ignore si, au final, j'aurai envie de voir ce film de Kariostami. Mais son affiche nous change tellement de ce qui, sous prétexte de nous faire courir vers les multiplexes-mangeoires-à-pop-corn, souille notre regard dans des lieux pourtant publics et  qui devraient, à ce titre, être protégés contre ces étalages de vulgarité satisfaite, que c'est (l'affiche de Shirin, je veux dire) un bonheur pour les yeux et qui fait même pencher un peu la tête du côté du rêve. Même s'il y a du sang.

SOLIDARITÉ AVEC HAÏTI
logo_new_acf
Les Inrocks, Groland et Jamel Debbouze organisent
"Un dimanche pour Haïti",
deux concerts de soutien aux victimes du séisme.
(Diam's, Benjamin Biolay, Louis Bertignac, Kassav, Kery James, IAM, Tiken Jah Fakoly et autres...)

CLIQUER sur l'image pour réserver

ou

envoyer vos dons à ACF
sous enveloppe SANS l’affranchir à l’adresse suivante :
ACF – URGENCE HAITI
Libre réponse 64 731
75 681 Paris Cedex 14

Publicité
Commentaires
Les petits pavés
  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité