Z

A la sortie de Z, j'ai méprisé ce film. Trop commercial. Trop d'acteurs célèbres.

Puis je l'ai vu (en Suisse). Costa-Gavras, 1969, avait réalisé un film phénoménal et j'étais, à 20 ans, suffisamment con pour ne pas me rendre compte que le cinéma politique français populaire de très grande qualité était initié par ce film. Politique et populaire. Je pensais que le cinéma politique devait respecter un certain nombre de principes moraux et esthétiques. Je n'avais pas totalement tort. Je n'avais pas vraiment raison. De fait, Costa respectait ces principes moraux et esthétiques. La différence avec beaucoup de films politiques moraux et esthétiques de l'époque est que Z, quelques années après,  reste passionnant.

Autre notation sur ce film rare : bien que pas très vieux, la plupart des acteurs de ce film sont morts. Comme si le cinéma politique français de qualité avait disparu aussi. Yves Montand, impérial, beau, courageux, au sommet de son art. Et Charles Denner (L'homme qui aimait les femmes chez Truffaut), Pierre Dux de la Comédie française et Bernard Fresson, Georges Géret, Jean Bouise, Marcel Bozzufi, Renato Salvatori, Maurice Bacquet,  François Périer, Jean Dasté (acteur sublime de Zéro de conduite et L'atalante de Jean Vigo) jouaient dans ce film et sont morts. Jean-Louis Trintignant survit, en quelque sorte à la mort de sa fille Marie, la deuxième perdue. Jacques Perrin, génial acteur de Demy, a produit Les Choristes. Mort cinématographiquement, s'il survit financièrement.
La grande et belle Irene Papas est toujours là.

La musique de Théodorakis, parfois inspirée de Pierre Henry est, à ma connaissance, la première musique de film que nous achetions.

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