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Les petits pavés
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11 mars 2008

Relire, réécouter, reparler d'Yves Simon

Après 30 ans d'éloignement, Yves Simon revient à l'Olympia le 12 mars. Et il resterait encore des places donc, lecteurs du soir nostalgiques ou épris de nouveauté, suivez ce lien : Site de l'Olympia (pour les rats de la Fnac, c'est trop tard)

Ses deux seules prestations scéniques de 2007, aux Francofolies et à Spa ont, apparemment, convaincu. Son dernier album, Rumeurs, m'a comblé. Je reviendrai sur ce personnage hors pair, sorte de Léonard Cohen français mais en plus féminin, autant écrivain que chanteur-auteur-compositeur, également cinéaste, polémiste, analyste fin de nos tristes réalités politiques, journaliste (Actuel, Libé, Les inrocks etc.). Et beau mec (voir photo).

YvesSimon1

Voici un texte récent d'Yves Simon, mise en abyme de la communication politique d'une certaine France, en regard des exigences de la démocratie... de la morale ?

Un assassinat, un chagrin d'amour et le clinquant français

Changement de République?

Depuis le tragique assassinat de Benazir Bhutto, B.B "la Sultane ", tous les dirigeants du monde occidental se sont exprimés sur les écrans de la planète : Gordon Brown, Georges.W. Bush, Angela Merkel, Romano Prodi… Même, une réunion extraordinaire de l’ONU s’est tenue à New York, preuve que tout le monde n’était pas en train de se pavaner et de s’exhiber, main dans la main, avec un ex mannequin dans les ruelles ensoleillées de l’Egypte. De réactions françaises, point, sinon des déclarations audio arrivées par satellites depuis les lieux de vacances de ceux qui nous dirigent. Et, comme s’il fallait en rajouter une couche, le jour même de l’assassinat, le Ministre des Affaires Etrangères a cru bon de rejoindre le couple présidentiel en Egypte, validant ainsi l’insolente exhibition de luxe qu’assène le Président de la France. Car, comme un nouveau riche, Sarkozy qui adore montrer sa Rollex, s’est trouvé une Rollex en chair et en os en la personne de Carla Bruni qu’il adore tout autant exhiber aux caméras et appareils photos gourmands de clinquant et de brillant.

Mais à qui s’adressent cette débauche de Falcone, de chambres à mille euros, de baisers langoureux, de pyramides et de roucoulements ardemment médiatisés ? A vous ? A moi ? Au monde ? Vous n’y êtes pas… A une seule et unique personne : Cécilia. Celle qui a laissé, en le quittant au fait de sa gloire, la blessure narcissique inguérissable (pour l’instant) dans l’âme et le cœur du petit Nicolas. Le chagrin amoureux se traite de mille façons, suivant affinités. Solitude, dépression, pensées suicidaires ou alors : suractivité avec à la clé une nouvelle conquête avec laquelle être fier de pouvoir au plus tôt se montrer, une conquête à la beauté reconnue et, cerise sur le gâteau, à la richesse également reconnue. Montrer ainsi à « l’infidèle », à « l’indélicate », à « la traîtresse » qu’elle n’est pas irremplaçable malgré l’amour secret qu’on lui destine encore. De plus la nouvelle conquête a exactement dix ans de moins qu’elle, ce qui n’est pas négligeable dans le scénario « Tu me quittes, mais je peux encore te faire mal. »

Je connais Carla depuis une douzaine d’années, lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois lors d’un concert des «Restaus du cœur» au Zénith.

Belle, intelligente, cultivée, créatrice aussi (son premier album dont elle est l’auteur a dépassé le million d’exemplaires), elle est en quelque sorte la femme idéale pour panser les plaies et blessures d’un abandon douloureux. Une question cependant : elle qui toute sa vie n’a connu que la beauté des gens qui l’entouraient et qu’elle admirait, comment peut elle se fourvoyer dans cette avalanche de vulgarité ? Je songe à la clique d’amis peu valorisante du Président, à la présence inimaginable de Bigard à Saint-Pierre de Rome. Quel Français n’a pas pensé, au moment où celui-ci baisait l’anneau papal, à l’affiche du slip kangourou blanc, bombé, collée sur les murs de Paris au moment d’une prestation à Bercy de l’humoriste ? Je connais également Bigard, il n’est pas l’homme que l’on croit, mais les symboles existent et ils ont la vie dure. Nul écrivain, nul philosophe, nul intellectuel pour accompagner le Président d’un pays qui inventa les Lumières, les Droits de l’Homme et du citoyen, et qui a justement comme citoyens d’honneur épinglés pour l’éternité au Panthéon de la Beauté et de l'intelligence, Descartes, Racine, Voltaire, Diderot, Rimbaud, Stendhal, Proust, Debussy, Ravel, Monet, Matisse …

Cette soumission d’un début de quinquennat à la vulgarité, cette allégeance au frivole, cet envoûtement pour les apparences, pour l’ostentatoire et le tape-à-l’œil en deviennent presque fascinants dans l’histoire d’une nation, puisqu’ils démontreraient, sans que le peuple français ne s’en soit aperçu, que nous aurions changé subrepticement de République.

Yves Simon


Site d'Yves Simon à consulter


Irène, Irène n'est pas la chanson que je préfère du dernier album, mais c'est la seule proposée en clip. Joli d'ailleurs. Jolie chanson aussi, mais il y a encore mieux sur le disque.

Yves Simon - Irène, Irène
envoyé par yves-simon


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Commentaires
M
Salut Aazerine, dommage que tu n'ais pas laissé un lien. Depuis mercredi, je prends conscience de l'étendue et de la proximité des gens qui pensent encore, ou à nouveau, à Yves Simon. ça me paraît un peu fou, un peu improbable.<br /> On attendait ce mec, alors ? Nos rêves de jeunesse, l'actualité, l'accuité de ses mots ? Ne soyons pas fans, oyons conscients. Merci pour ce témoignage et à bientôt j'espère.
A
Toute ma jeunesse !<br /> <br /> "ma jeunesse s'enfuit, et la vie aussi"<br /> <br /> aaz'
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  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
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