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Les petits pavés
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21 mars 2007

Lire Flaubert

[La chronique annoncée ici n'a pas su vivre. oct. 2009]

Je suis resté absent quelque temps. Trop absent dans ma tête pour écrire ici. Comme ça, vous avez eu le temps de lire in extenso l'interview de Ségolène.

J'ouvre aujourd'hui une nouvelle chronique, qui va me permettre de parler livres et de donner, en toute modestie, quelques conseils de lecture à notre jeunesse qui ne lit plus (je n'en crois d'ailleurs rien). Moi, quand je parcours des yeux ma bibliothèque, c'est ma vie d'adulte que je revois, avec ses périodes successives et je sais qu'en littérature, j'ai déjà vécu mille vies. Marx, Cocteau, Breton, Vailland, Faulkner, le plus grand écrivain contemporain, Paul Auster, Jim Harrisson et Philip Kindred Dick. Philippe Djian et tellement, tellement d'autres, les japonais, Tanizaki et surtout Kawabata (qui a lu Kyoto en est resté blessé) et tellement d'autres, John Dos Passos (U.S.A.), Malcolm Lowry et, plus récemment James Ellroy et Paul Auster et Siri Hustvedt... Tellement. Tellement d'artisans du bonheur, de la tristesse, de la réalité angoissante de la vie. J'oubliais un couple de vrais écrivains américains trop pzu reconnus et qui, probablement s'en foutent : Raymond Carver et Richard Brautigan. Vous voulez des titres ? Les vitamines du bonheur pour Carver, Retombées de sombréros pour Brautigan mais, croyez-moi, ils veulent bien plus que cela.


Commençons par le commencement : Flaubert, grand ami de George Sand avec qui il échangea une volumineuse correspondance littéraire et amicale. Mais Flaubert, c'est avant tout deux romans,, que voici.


Gustave Flaubert
  • Madame Bovary
  • L’éducation sentimentale

Ce livre est le seul dont la lecture est indispensable.

Emma Bovary cette jeune femme moderne à sa manière, mariée à un médecin de campagne brave et aimant, mais terne et conformiste, éternelle insatisfaite qui étouffe dans cette Normandie si provinciale ; Frédéric Moreau, amoureux secret d’une Madame Arnoux idéalisée et qui se perd en mondanités alors que le monde tremble sous ses pieds (« Le Peuple est sublime, dit-il au passage d’une manifestation, mais il sent la sueur ». Emma et Frédéric sont les deux premiers anti-héros de la littérature.

On retient généralement deux phrases de Gusave Flaubert : « Madame Bovary, c’est moi » et « j’appelle bourgeois tout ce qui pense bas ». Les procès pour censure arrivaient.

Madame Bovary et L’éducation sentimentale forment un seul livre, avec son versant féminin et son versant masculin. Ce livre double constitue l’irruption brutale de la modernité en littérature. Au-delà, le philosophe Jacques Rancière (« Politique de la littérature », 2007) affirme qu’en mettant en avant des personnages très ordinaires, Flaubert rompt avec la tradition des Belles Lettres et invente la littérature démocratique (Plus tard, c’est Andy Warhol qui affirmera que chacun a droit à son quart d’heure de gloire).

Aujourd'hui, Madame Bovary est devenue plus célèbre que L'éducation sentimentale. Je pense que le procès fait à l'une, l'un des procès les plus ridicules de la République, fait au génie, a beaucoup fait pour la popularité d'Emma, alors que L'éducation sentimentale a, curieusement, moins choqué. Le cinéma aussi, a promu Emma, notamment grâce à la version de Jean Renoir avec Valentine Tessier (1933) et la très bonne version de Claude Chabrol avec la merveilleuse Isabelle Hupert, ,sans oublier une version moins connue de Minelli, avec la sauvage Jennifer Jones (1949).

L'éducation sentimentale a été moins portée à l'écran. Par Alexandre Astruc, pour le cinéma, avec Dawn Addams , Michel Auclair , Jean-Claude Brialy , Pierre Dudan , Françoise Fabian,, quand même, pour un film assez médiocre. Par Marcel Cravenne en 1973, avec Jean-Pierre Léaud  (incroyable Frédéric Moreau), l'immense Françoise Fabian (Maud de Ma nuit chez Maud d'Eric Rohmer, tourné à Clermont Ferrand et sa région), Catherine Rouvel et le grand Michel de Ré en M. Arnoux l'illisible).

Lisez jeunes gens, lisez sans peur, vous ferez des voyages incroyables en vous-mêmes ou non. C'est pas grave. Ceux qui ont tenté tenteront ailleurs.



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Commentaires
E
moi, je conseille aussi les 3 Contes... ;) pas uniquement pour ceux qui ont du mal avec le nombre de pages, mais aussi pour le glissement du réalisme au fantastique. mais ça n'engage que moi ! re-;)
Les petits pavés
  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
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