Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les petits pavés
Les petits pavés
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 244 843
9 décembre 2006

Hadouk Trio


Il y a des semaines musicales riches. Le lundi Madeleine Peyroux. Le jeudi, Hadouk Trio.

C'était au Cabaret Sauvage, dans le Parc de la Vilette. On y accède par une sorte de zone industrielle merdique, en se perdant plus ou moins entre les poubelles qui sentent très bon le soir et les entrepôts où les ouvriers, à cette heure tardive, ont l'air très heureux de bosser.

Trois quart d'heures d'attente, dans la bruine glaciale, devant des grilles (fermées), ambiance "on est sur la Lune, youpi, on est pas encore crevés de froid". Derrière les grilles, des gens se baladent de temps en temps. Et nous, dehors, on est de plus en plus glacés.

Au bout du bout du temps, un connard vient ouvrir. Disciplinés, nous entrons, en se bousculant un peu, quand même et nous accédons au Cabaret. Là, une porte de moins d'un mètre de large crée un goulot d'étranglement. Plus tard, on se rappelle qu'on a pas mangé, que même dans la salle il fait froid, que la pub disait : possibilité d'un repas léger (c'est même pour ça qu'on est arrivés avant l'heure).

Trois quart d'heures d'attente dehors, à comparer ses engelures. Une heure d'attente à l'intérieur. Ceci pour dire tout le bien que je pense du Cabaret sauvage (nous sommes en pleine sauvagerie, impossible de se servir de la bouffe, le personnel est débordé, le public n'est pas très sport). Puis les lumières s'éteignent et le groupe se pointe. A cette heure (21 heures, le ventre vide, qui restera vide jusqu'au bout), l'ambiance s'inverse.

Honnètement, j'avais envie de partir et, pour ne pas y revenir, je tiens le Cabaret sauvage pour un endroit de merde où on est mal accueuilli et traité comme du bétail (quoi qu'en pensent plusieurs jeunes interrogés depuis, qui trouvent l'endroit cool).

Donc, l'ambiance s'inverse et le Trio démarre. De bout en bout passionnant.

Hadouk (qui est un mot valise, voir internet) nous entraîne dans des ambiances inconnues, avec des instruments qui brisent les frontières convenues. On est dans la savane, au Népal, en Afganistan, en Amérique latine, en Afrique. Il y a cette harpe étrange. Ces instruments à vent improbables. Ces percussions qui nous transportent ailleurs, loin, loin. Hadouk semble concentrer toutes ces cultures musicales, peut-être lointaines, mais vivantes et qu'on affecte habituellement d'ignorer. Là, c'est la synthèse magnifique entre l'électronique qui nous parle d'ici et ces musiques qui nous rappellent qu'existent des mondes rationnels et harmonieux, loin du nôtre.

Très riche harmoniquement, Hadouk a montré une richesse rythmique étonnante.

Un merveilleux voyage dans les musiques du monde, concentrées en un jazz palpitant et, parfois, incandescant.

Après le concert (près de 3 heures de générosité musicale), on retrouve la zone industrielle qui amène au Boulevard Mc Donald, aussi sordide qu'une boutique à humburgers fermée.

Mais apaisés. Heureux d'être pleins, rassasiés, de cette musique en liberté.


Hadouk Trio c'est Didier Malherbe à divers instruments à souffler dedans (+ une toupie sur une sorte de tambour), ancien de Gong (pour ceux qui se rappeleraient), Roy Herlich aux claviers et instruments improbables (compagnon de route de Peter Gabriel, Toure Kunda et Youssou'N Dour, entre autres) et Steve Shehan qui me semble le centre solide du groupe. Il a joué avec Brian Eno, John Mc Laughlin, Herbie Hancock et Paul Simon. Ces mecs ne sont pas des amateurs.


Pour en savoir plus  : http://www.didiermalherbe.com/triof.html
et http://www.nemomusic.com/nemo/fr/artistes.php?artist_id=36

Publicité
Commentaires
Les petits pavés
  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité