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Les petits pavés
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9 décembre 2006

Madeleine Peyroux : a star is born

Les lumières s'éteignent, la salle devient peu à peu silencieuse, sur la scène, les musiciens prennent leur place : piano, guitare, basse, batterie, trompette au devant de la scène et avec eux, sans la moindre théatralité, Madeleine Peyroux, chant et guitare s'installe. Sa voix s'élève vers les cieux de la musique, accompagnée par le silence profond du public et de quelques accords de guitare.

LMadeleine Peyroux

Ce soir là, elle nous fera tout son répertoire, jusqu'au dernier rappel. S'excusant presque de ne pas connaître d'autre chanson en français (elle a déjà mis ses pas légers dans ceux des plus grandes, avec La javanaise - guitare et trompette bluesy - et J'ai deux amours, très jazzée) et seule devant un public amoureux, elle élève dans sa manière à elle vers les cintres du théâtre La vie en rose (voix et guitare). Alors, tous les fantômes de l'Olympia, Edith en larmes, Louis Armstrong au sourire éclatant et tous les autres, semblent l'embrasser sur la bouche.

Puis c'est fini.

Dehors, il fait bon. Un peu de marche à pieds, un taxi...

Deux disques magnifiques, espacés de huit années, parce que la belle avait été blessée par la critique qui l'a réduite, à la sortie de Dreamland (1996), à un clône de Billie Holiday. Or ce timbre de voix si particulier (et qui rappelle, il est vrai la Lady) est bien le sien et il n'y a rien ici que d'autentique. Elle revient il y a deux ans avec Careless love, pour faire swinguer Leonard Cohen, Bob Dylan et Hank Williams, dans une ambiance bluesy, empruntant autant au folk et à la country qu'au jazz.

Half the perfect world, cette année, venait confirmer une évidence : une étoile était née dans le ciel du jazz, et Ella, Sassy, Lady day tenaient la traine de sa robe de mariée.

Restait à prouver qu'elle était une grande fille sur scène. En 2004, elle avait été cassée par la critique française lors de sa participation à Jazz à Vienne, Delifiuri en tête.

Son Olympia 2006 n'est pas une revanche. Madeleine Peyroux est trop haut pour se préoccuper de ces contingences assez basses. En deux heures de musique aérienne et inspirée, de reprises des plus grand(e)s sans complexe, de charme inouï probablement renforcé par une simplicité de bonne fille un peu américaine, un peu de chez nous, Madeleine Peyroux est devenue la petite fiancée de Paris et a confirmé sa vocation à marcher dans les brisées des divas du jazz chanté.

Bien sûr, elle montre encore un côté "je ne suis pas physiquement à l'aise sur scène et je ne sais pas trop quoi faire de mon corps". Alors, elle bouge moins bien que d'autres, elle montre moins d'aisance. Mais sa voix, son sourire, cet espèce de trépignement, à la fin d'un solo de guitare ou de trompette, quand ça va être à elle, de nouveau, et elle en veut, elle en veut... Et elle en donne jusqu'à l'acmé, le plaisir des sens et de l'esprit.

Il faudra compter avec Madeleine, désormais. Sans l'opposer, par exemple, à la belle Diana Krall, au hiératisme un peu canaille, qui fait la course en tête. Ce qui touche, justement chez Madeleine, à l'opposé de la talentueusissime Diana, c'est la simplicité souriante (ah! ce sourire de vrai bonheur sous les ovations ou dans ses échanges avec les musiciens !) avec laquelle elle déverse sur nous la plus belle musique du monde.

Je me répète, une star est née.


Le magique dernier album.

Un lien vers un disque que je crois inédit en France : http://www.allaboutjazz.com/php/article.php?id=14919

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  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
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