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Les petits pavés
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10 octobre 2010

Journée mondiale contre la peine de mort. Quoi qu'en pense Giscard.

banniere_JM2010

Evidemment, l'avis, à supposer qu'à son âge avancé, il en ait un, de Valéry Giscard d'Estaing, qui fut le plus jeune président de la république de la Vème et est devenu le plus vieux survivant du job, sur une question de société, j'imagine que vous vous en foutez comme de mon 1er post. Encore plus quand il s'agit d'un supposé avis sur la peine de mort, sujet plié en France, définitivement, la civilisation ayant balayé Giscard en 81.

Néanmoins,

1976, Paris.

Le jour de l'exécution de Christian RANUCCI, Valéry GISCARD D'ESTAING s'exprime ainsi au cours d'une conférence de presse à propos de la peine de mort : "je souhaite que le legislateur se saissise le moment venu de ce problème. Il ne convient pas de le faire quand des violences inadmissibles rendent la société française sensibilisée à ce problème (les cas de rapts prémédités d'enfants et les attaques préméditées contre les personnes âgées)" [NDLR : traduire la parenthèse par l'affaire Patrick Henry].

2010, Paris.

L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing confie, dans un entretien qui sera diffusé mardi soir sur France 2, qu'il ne regrette pas d'avoir refusé sa grâce à Christian Ranucci, guillotiné à l'âge de 22 ans en 1976 pour l'assassinat d'une fillette, un crime qu'il niait.
Dans cet entretien, qui sera diffusé après un documentaire sur son septennat ("L'homme qui voulait être aimé", 22h15), M. Giscard d'Estaing, aujourd'hui âgé de 84 ans, ajoute qu'il aurait "probablement" maintenu la peine de mort s'il avait été réélu en 1981.
"Il était coupable, il était condamné, il devait être sanctionné", déclare l'ancien hôte de l'Elysée (1974-1981), interrogé sur l'affaire Ranucci, l'un des cas judiciaires les plus controversés de ces dernières décennies.
(dépêche de presse du 9 octobre 2010- Agence mondiale d'information - AFP)

Je suis d'accord avec vous : il n'y a plus que la sénilité qui galope chez VGE. Laissons-le finir en paix son dialogue tragique avec sa propre fin.

D'autres dans le monde ont une capacité de nuire intacte, même dans des pays se réclamant de la civilisation ou de la morale.

Cette journée est déclarée par diverses associations et organisations internationales, Journée mondiale contre la peine de mort. Elle est dédiée aux États Unis qui ont exécuté 52 personnes et condamné à mort 106 autres en 2009. Parmi les multiples initiatives liées à cette manifestation (soutenue, notamment par le gouvernement français), il est possible de rejoindre la Lettre ouverte à Monsieur Barack Obama pour un moratoire sur les exécutions fédérales. CLIQUER ICI pour la signer.

Ma participation à cette journée, modeste certes, est de vous livrer ces quelques phrases de Victor Hugo, prononcées à l'Assemblée Nationale, au lendemain de la Révolution de 1848.

hugo

 

Assemblée constituante 
15 septembre 1848.

     Je regrette que cette question, la première de toutes peut-être, arrive au milieu de vos délibérations presque à l’improviste, et surprenne les orateurs non préparés.
      Quant à moi, je dirai peu de mots, mais ils partiront du sentiment d’une conviction profonde et ancienne.
     
de consacrer l’inviolabilité du domicile, nous vous demandons de consacrer une inviolabilité plus haute et plus sainte encore, l’inviolabilité de la vie humaine.
      Messieurs, une constitution, et surtout une constitution faite par la France et pour la France, est nécessairement un pas dans la civilisation. Si elle n’est point un pas dans la civilisation, elle n’est rien. 
(Très bien ! très bien !)
      
 songez-y, qu’est-ce que la peine de mort ? La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. (Mouvement.) Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne. (Sensation.)
      
, ce sont là des faits incontestables. L’adoucissement de la pénalité est un grand et sérieux progrès. Le dix-huitième siècle, c’est là une partie de sa gloire, a aboli la torture ; le dix-neuvième siècle abolira la peine de mort. (Vive adhésion. Oui ! oui !)
      
Vous ne l’abolirez pas peut-être aujourd’hui ; mais, n’en doutez pas, demain vous l’abolirez, ou vos successeurs l’aboliront. (Nous l’abolirons ! Agitation.)
      Vous écrivez en tête du préambule de votre constitution « En présence de Dieu », et vous commenceriez par lui dérober, à ce Dieu, ce droit qui n’appartient qu’à lui, le droit de vie et de mort. (Très-bien ! très-bien !)
      Messieurs, il y a trois choses qui sont à Dieu et qui n’appartiennent pas à l’homme l’irrévocable, l’irréparable, l’indissoluble. Malheur à l’homme s’il les introduit dans ses lois ! 
(Mouvement.) Tôt ou tard elles font plier la société sous leur poids, elles dérangent l’équilibre nécessaire des lois et des moeurs, elles ôtent à la justice humaine ses proportions ; et alors il arrive ceci, réfléchissez-y, messieurs, que la loi épouvante la conscience. (Sensation.)
      
Je suis monté à cette tribune pour vous dire un seul mot, un mot décisif, selon moi ; ce mot, le voici. (Écoutez ! écoutez !)
      
Après février, le peuple eut une grande pensée, le lendemain du jour où il avait brûlé le trône, il voulut brûler l’échafaud. (Très bien ! — D’autres voix : Très mal !)
      
Ceux qui agissaient sur son esprit alors ne furent pas, je le regrette profondément, à la hauteur de son grand coeur. (À gauche : Très bien !) On l’empêcha d’exécuter cette idée sublime.
      
 dans le premier article de la constitution que vous votez, vous venez de consacrer la première pensée du peuple, vous avez renversé le trône. Maintenant consacrez l’autre, renversez l’échafaud. (Applaudissements à gauche. Protestations à droite. )

Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort.

Victor Hugo

Christ_Chaise_electrique

Christ à la chaise électrique de Paul Fryer


Pour aller plus loin, deux sites à visiter
Le site de la Coalition mondiale contre la peine de mort
et le site d'Ensemble contre la peine de mort

logoCoalitionpdmlogo_ecpm_fr

CLIQUER les logos

 

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  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
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