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Les petits pavés
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14 octobre 2010

Ciné, jazz, solitude et bons mots

Il faut s'y faire. Moi, surtout, vous vous vous (3 fois vous, 1 fois moi, qui a dit que j'étais narcissique ?) en foutez, vous (et de 4) faites autre chose que lire les Petits Pavés, Monsieur est rentré ou Madame, faut s'en occuper, ou la télé passe l'émission culinaire que vous rêviez de montrer à votre cuisinièr(e) de meuf ou de mec, ou un(e) ex vous a appelé et vous frémissez en douce (combien de Vous, contre 1 seul moi ?). Donc, je me débrouille avec mon problème : je n'ai pas le temps, en ce moment, de faire vivre ce blog.

19442590Par exemple, ce mercredi, tout avait commencé par une phrase de la grande Rose Bosch (à moins qu'elle s'appelle autrement la petite) lue dans la presse et qui me fournissait une intro de rêve, dans la perspective délicieuse d'une Séance du Mercredi qui m'aurait donné l'occasion de dire tout le bien que j'attends des Rêves dansants (Sur les pas de Pina Bausch), voire d'Au fond des bois de Benoit Jacquot qui se croit obligé de nous la faire sexe depuis qu'il a tourné un Sade (avec Daniel Auteuil, qui avait déjà incarné Ugolin pour Claude Berri) mais pas de Elle s'appelait Sarah, rien que le titre, je peux pas. J'imagine que mon film de la semaine eut été La vie au ranch de Sophie Letourneur (patronyme d'une des candidates que je dois recevoir ces jours-ci, serait-elle de la famille, pourrait-elle m'introduire au Ranch ?) dont mon cher inrocks écrit "Elles parlent tout le temps, picolent grave, délirent plus ou moins bien : portrait aiguisé d’une bande de filles bien contemporaines par une jeune cinéaste douée". Tentant. J'aurais évité de critiquer Illégal, parce qu'on ne critique pas le secouriste qui vient, sur son temps libre, vous faire un garrot quand vous perdez votre sang (mais, Putain, cinéastes bon conscients, prenez des risques avec votre art, essayez d'avoir pour le cinéma, qui est votre métier, des ambitions aussi hautes que vous avez pour l'humanitaire, qui est votre passe-temps. Oui, je sais, je prête le flanc à la critique, là, hé bien oui, je prête mon flanc à qui le veut, pour quoi on veut).

Ce soir, j'écoute en décalé l'émission du matin de Pierre Bouteiller sur TSF, non seulement du matin, mais de la semaine dernière. Et dans ce gris (le thème de la semaine dernière était la Météo, grand thème s'il en est), P. B. annonce une version peu connue de Nuages (de Django Reinhart, pour les plus jeunes). Nuages et Django et le jazz manouche en général (malgré Birelli Lagrène, un des guitaristes les plus inventifs que je connaisse), c'est vraiment pas ma tasse. Mais, là... Joe Pass expose le thème, longuement. C'est au Festival de Montreux, il y a quelques années. Et mon oreille se rapproche et peu à peu s'apprivoise. Joe Pass, guitariste invraisemblable de virtuosité et d'émotion (quand il veut et là il veut) est un musicien capable de m'apprivoiser comme le disait St Ex. Après une longue, lente, magnifique intro de guitare, Stéphane Grapelli (qui fut, il y a bien des lustres, désormais éteints) le side man de Django reprend sa place (on sait que, contrairement à la plupart des violonistes classiques qui ont perdu la main en vieillissant, Grapelli a maîtrisé l'instrument comme un chef), puis vient Oscar Peterson. Autant dire qu'on est au sommet du sommet etles amateurs de jazz me comprennent. En plus, Pierre Bouteiller (le grand Pierre Bouteiller) a cité Pierre Dac : à propos de météo "il vaut mieux qu'il pleuve un jour comme aujourd'hui qu'un jour où il fait beau".

Je crois que je n'utiliserai plus La Phrase de Rose Bosch, elle va s'éventer. Alors je la cite, c'était juste : ceux qui n'ont pas aimé son film (La rafle) "rejoignent Hitler en pensée". Ça fouette, hein ? Ben, moi j'ai pas eu l'occasion de ne pas aimer sa daube, je trouve immoral de jeter 10 € dans le crottin. Donc je pense juste que Mme Bosch a eu la chance d'épouser un milliardaire dont le parcours cinéphilique ((Fatal de Michael Youn, Coco de gad Emaleh, La blonde aux seins nus etc... La rafle, donc, avec le très sarkozyste Jean Réno, Les rivières pourpres, Bimboland, XXL, que du cinéma militant estampillé "art et essai" anti-nazi) témoigne de la moralité. Si Rose machin me prend pour un nazi, elle n'imagine même pas à quoi elle est associée dans mon esprit...

Allez, Joe Pass, Grapelli et Peterson, j'en ai parlé, vous écoutez (si vous voulez), c'est beau, non ?

A la semaine prochaine, si vous le voulez bien.

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Commentaires
A
IMDb a 20 ans cette semaine, le savais-tu ? Selon le site Ecrans, plein de choses à y voir en ce moment.<br /> Lire l'article d'Ecrans : http://www.ecrans.fr/IMDb-a-20-ans-le-cinema-en-haut-de,11108.html
M
Je me souviens d'autant mieux de l'affiche de "la R.", comme tu dis, AL. Nous avions travaillé (surtout toi, toi pour l'essentiel, dois-je avouer) à lui faire cracher ses vilaines vérités en mars de cette année. C'était L'image de la semaine et on s'était bien éclatés sur son grapho-poujadisme.<br /> On peu la revoir à http://michelvalois.canalblog.com/archives/2010/03/10/17134169.html
A
Le post de Michel puis vos deux commentaires, Michel et Emma, ont eu l'heur de me faire sourire, ce qui n'est pas rien. <br /> Il me vient à l'esprit le souvenir de l'affiche du film "la R.", découverte dans un feuillet papier glacé dans un cinéma quelques semaines avant sa sortie, et le rejet immédiat, physique, qu'elle avait provoquée en moi.<br /> Et je me souviens aussi d'un débat sur Inter, avec je ne sais plus quel type qui parlait de "la R." (peut-être bien le mari de la Rose), dont le ton m'avait insupportée, de connerie, d'agressivité et d'étroitesse d'esprit mais rassurée dans le fait que je n'avais pas vu le film.<br /> Bref, prête ton flanc ou garde-le pour toi, l'important c'est de ne pas se faire avoir, non ?
M
J'aime bien ton commentaire. Tu sais, je n'ai rien personnellement contre Mme Bosch. Je me souviens d'une époque où, à propos d'une scène jugée trop jolie, trop bien filmée, dans un film de gauche, un cinéaste également critique, mais on finit par ne plus savoir qui, Rivette, Moullet ou Godard, avait dit ou écrit que "le travelling est affaire de morale". Quand Mme B. me traite, en gros, de nazi au prétexte que, non seulement je n'ai pas eu envie d'aimer sa pauvre chose cynique à force de démagogie, mais en plus il me revient d'avoir critiqué l'affiche toute pourrie dégueulasse de sa daube trop cuite, je lui fais un gros bisou sur la joue. Un bisou nazi, ça doit faire chier les cons, en ces temps de politiquement correct. Même si le politiquement correct ne niche pas toujours là où il s'affiche.
E
Tu manques peut-être de temps mais cela ne t'empêche pas de nous sortir quelques perles en moins de cent lignes, bravo ;)<br /> <br /> "Les Rêves dansants", "Au fond des bois" et "La vie au ranch", sont les trois films de la semaine que j'attends de voir avec la plus grande impatience. J'espère qu'ils seront à la hauteur de nos espérances (oui, je greffe les tiennes aux miennes, y a pas de raison).<br /> <br /> Tu as bien fait de citer, même en fin d'article, la phrase pleine de bon sens de Rose Bosch. Elle en valait vraiment la peine. Elle critique, à sa manière, ceux qui n'ont pas aimé son film, qu'en est-il de ceux qui n'ont même pas souhaité faire le déplacement pour le voir, même sans avoir à débourser dix précieux euros ? Je ne préfère même pas le savoir.<br /> <br /> J'espère que tu trouveras vite un peu de temps pour t'offrir une petite virée ciné. En attendant, tu ne devrais pas prêter, comme ça, ton flanc à tout bout de champs ;)
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  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
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