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Les petits pavés
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15 mai 2009

2 sur 5 : le bilan de Sarkozy

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Dessin du futur remplaçant de Philippe Val à la tête de Paris-Inter

L'alliance de Pétain (inventeur en France du 1er mai chômé) et de Mitterrand (qui a férié le 8 mai, victoire des ploutocrates judéo-maçonniques -- nique niques -- écouteurs de jazz) a motivé une interruption de deux semaines de cette rubrique qui rapporte, chaque vendredi, le must du best of the buzzing bétisier de nos dirigeants, mais puissants.

Pour me rattrapper et pour fêter cet anniversaire familial (la France est une grande famille, si on exclut les sans pap, les sans-job qui cassent nos belles sous-préfectures, les sans-télé qui, donc, ne savent rien de l'officielle vérité), voici un spécial "Deux ans, putain !" qui, grâce à NS, ont remplacé le "Putain, deux ans !" de ce pauvre JC.

Pour ne pas tomber dans la facilité, Mgr Lefebvre, esprit sain de l'UMP, ne sera pas cité.

On commence par un journaliste lèche-cul choisi au hasard, mais qui manie avec brillance la métaphore météorologique, voire l'accentuation hallebardesque (si j'osais, la clameur biblique, avec ces idées de "chute", de "colère" (forcément divine) ; bref, un vrai pisse-copie dont l'analyse politique est réellement originale :

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Deux ans après son élection, Nicolas Sarkozy occupe le terrain comme personne. Son hyperprésidence est assumée et il en a corrigé les excès bling-bling pour limiter la corrosion de sa popularité provoquée par son appétit de réformes.
Il affiche un volontarisme et une volonté sans faille après le tsunami financier qui a induit un typhon économique et un ouragan social. Dans la tourmente infernale d’un monde qui a chuté dans une profonde récession, il garde le cap avec la sérénité d’un capitaine qui n’est pourtant pas exempt de colères et de transgressions des usages.
Le président (...) affronte les problèmes de l’Hexagone sans se départir de cette envie d’être un médiateur de choc de la diplomatie transcontinentale.
Ce chef de l’État, qui est capable de passer mentalement d’une soirée fraternelle avec ses amis aux impératifs exigeants du G20 et aux complexités régionales qui, de Téhéran à Gaza en passant par Tbilissi, inquiètent les chancelleries, est un fin négociateur et souvent un maître incompris du compromis.
Il a beaucoup appris auprès de Mitterrand et de Chirac pour son plus grand profit dans une société où l’opposition est incapable de développer une alternative crédible.
Bien sûr, les Français ont une liste de reproches à faire au président. Forcément ils espéraient mieux et avaient parié sur une croissance qui n’est plus qu’un mirage. Mais ils ne se satisfont pas des charges de lanciers contre Sarko, des haines recuites découpées en bouchées brûlantes de détestations, des jalousies mesquines et des rancœurs obsessionnelles de petits Fouquier-Tinville déguisés en procureurs populistes.

Auteur : Hervé Chabaud, qui a vraiment appris de ses études de journalisme que le populisme est étranger au sarkozisme. D'ailleurs, ça ne rime pas.
Article paru le : 6 mai 2009

Du côté du Figaro :

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Sarko, mardi, en meeting : « Je ne laisserai pas se développer le phénomène des bandes. Je n'accepterai pas que des voyous viennent manifester avec des cagoules. »  Nous avons un président philosophe pour qui cagoule rime avec foule (ou défoule ?) et bande avec ?

Aux ordres, le Figaro titre "Les cagoules des casseurs  interdites par décret", illustrant son propos hardi (c'est hardi d'imaginer un "décret cagoule") par une photo de manifestants ainsi légendée : "Des «Black Blocs» lors de la grande manifestation anti-Otan, samedi. Leur stratégie est de s'attaquer à des symboles du capitalisme en marge des rassemblements."

Je n'ai pas tout lu l'article, pas de temps à perdre. Mais je crois comprendre que l'arme fatale du casseur est la cagoule, comme l'arme fatale du terroriste ultra-gauchiste de Corrèze est le fromage de chèvre.

Mais si les "symboles du capitalisme" selon le Figaro sont ceux qui me viennent à l'esprit (les licenciements boursiers, les parachutes dorés, les délocalisations vers les pays sans syndicats, les déclarations de Fillon -- « Nous n'augmenterons pas les impôts : c'est contre-productif en période de récession, car celà pèse sur la consommation, et c'est dangereux si la situation s'améliore, car cela risque de freiner la reprise» [là, il parle du bouclier fiscal inventé par Villepin et alourdi par Sarkozy, qui permet aux plus riches parmi les plus riches de payer moins d'impôts et il veut nous faire croire que Bolloré ou Hallyday ne pourront plus acheter des cacahuètes pour accompagner leur Dom Perignon si le bouclier repasse de 50 à 60 %] et là, Fillon nous prend pour des courges) ; donc, s'il s'agit là des symboles du capitalisme que les casseurs attaquent, des cagoules sont insuffisantes. Au fait, si pour rétablir la paix civile, on interdisait certains symboles du capitalisme au lieu des cagoules ? ça éviterait aux casseurs d'acheter des cagoules. Oui mais... Si les casseurs n'achètent plus de cagoule, la consommation va baisser "et c'est dangereux si la situation s'améliore, car cela risque de freiner la reprise", comme le dit Monsieur Fillon, qui s'y connait. Bon, l'économie c'est compliqué, on passe à autre chose.

Le patron, c'est le patron et il ne me viendrait pas à l'idée de contester la supériorité de la race des patrons sur la race des trons (ci-trons, pol-trons etc.). Donc, en attendant les oeuvres complètes que ne manquera pas de publier La Pléiade lorsque Gallimard aura été racheté par TF1, je vous propose un petit florilège fleuri de la parole présidentielle, providentielle, sacramentielle (certains disent "pestilentielles", mais pas moi, évidemment...).

Le Sarkozadit.

Sur les institutions :
"L'important dans la démocratie, c'est d'être réélu. Regardez Berlusconi, il a été réélu trois fois"
(15/04/09, déjeuner avec des parlementaires)

Sur les banlieues :
"On va vous donner une deuxième chance en vous offrant une formation qualifiante. En retour, je te demande une chose. Tu te lèves le matin et tu bosses. La vie, ce n'est pas glander."
(Sartrouville, 21/01/08)

Sur le dialogue social :
"J'écoute, mais je tiens pas compte."
(20/01/09, Sourdun, à propos des fermetures de casernes)

Sur la justice :
"Je n'ai pas envie d'avoir le même moule, les mêmes personnes, tout le monde qui se ressemble, alignés comme des petits pois là, même couleur, même gabarit, même absence de saveur."
(7/10/07, émission "Vivement dimanche", sur la différence entre R. Dati et les magistrats)

pub_transaviaSur l'université et recherche :
"A budget comparable, un chercheur français publie de 30 à 50% en moins qu'un chercheur britannique dans certains secteurs. Evidemment si on ne veut pas voir ça... Je vous remercie d'être venus, il y a de la lumière, c'est chauffé..."
(28/01/08, Université Paris-XI devant les chercheurs)

Sur la fiscalité :
"Une société égalitaire, c'est le contraire d'une société de liberté et de responsabilité."
(Saint-Quentin, 26/03/09)

Sur les médias et la culture :
"Les journalistes, ce sont(*) des nullards. Il faut leur cracher à la gueule, il faut leur marcher dessus, les écraser. Ce sont des bandits, et encore, les bandits, eux, ont une morale."
(Source Canard enchaîné du 15/04/09)
(*) Il faut rendre hommage au beau parler du président, qui aurait pu dire "c'est des nullards", mais a préféré la conjugaison "ce sont", car, fort en calcul, il s'est rendu compte qu'il était plusieurs nullards.

Étranger :
"Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires vit avec les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles."
(Discours de Dakar, 26/07/07)

pub_transavia2Sur l'immigration :
"Si certains n'aiment pas la France, qu'ils ne se gênent pas pour la quitter."
(23/03/06, réunion des adhérents UMP)
J'imagine qu'il pensait à son copain belge Johnny, installé en Suisse et que le bouclier fiscal n'a pas fait revenir. Euh....

Sur la sécurité et la police :
"Je ne laisserai pas le phénomène des bandes s'installer. [...] J'ai vu deux reproches : ceux qui disent c'est liberticide, je ne vois pas en quoi c'est liberticide, soit c'est inefficace. Il faudrait savoir : soit c'est liberticide, soit c'est inefficace."
(24/04/09, table ronde sur l'insécurité et les violences)
NB : "soit c'est liberticide, soit c'est inefficace" = ça ne peut pas, selon le président, être les deux à la fois. Choix binaire (malgré une phrase précédente tellement bancale qu'en recopiant la citation, j'ai cru m'être trompé...) => efficace = liberticide // (libertogène) garant des libertés = inefficace.
Je crois comprendre du sabir sarkozien que ce qui est efficace est liberticide. Problème : la CNIL prétend que la loi Hadopi est liberticide ET inefficace. (abîme de perplexité).

J'ai cité objectivement ces bribes, sorties de leur contexte, d'un discours présidentiel, sans hiérarchie. Mais j'ai une préférence pour les propos sur "l'homme africain". Sans le situer dans l'échelle de l'évolution, le NS crée une étape, jusqu'à présent passée inaperçue aux yeux binoclards des scientifiques (au fait, le président ne porte pas de lunettes, sinon des Ray ban pour être encore plus beau et séduisant) dans l'évolution vers l'humain, vers l'homo sarkozus (à propos d'homo, j'aurais dû citer ses réflexions sur l'homosexualité, à l'occasion de sa rencontre avec un philosophe d'extrème gauche, dont on peut se demander, au demeurant, ce qu'il venait galérer dans cette revue).

Voilà, c'est fini pour ce vendredi et j'ai conscience d'avoir érigé un modeste monument à un président (voire un hyper-président, selon les termes du journaliste ardennais cité plus haut) qui pourrait, en travaillant encore un peu, prétendre à la stature d'un Kim Jong Li, voire peut-être, en travaillant un peu plus, d'un Kim Il Sung européen.

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Chapeau bas. A la hauteur de notre héros du jour.

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  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
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