Obama...
Ce soir là, les résultats n'étaient pas tombés, mais c'était devenu évident : Obama avait gagné. Mc Cain, pour l'emporter devait rallier à lui toutes ces raclures de chiottes racistes donc, une victoire électorale était pour lui une défaite morale. Dans son camp ne s'épanouissaient pas les parfums les plus délicats et il poussait des boutons d'une propreté douteuse sur les membres las de ses partisans.
A minuit, Mc Cain abandonna sa plâtrée de frites à Palin et tomba sur les genoux en sanglotant. "C'est trop dur d'être aimé par des cons !" hurla-t'il en arrachant sa cravate-club made in Vietnam et en dévoilant le tatouage arboré virilement sur son avant-bras droit : "I'm american, I vote Obama".
On apprit plus tard qu'il s'était fait sauter le caisson en se gavant de sacs de pop corns à son effigie, abandonnés par les premiers spectateurs républicains du nouveau film français branché "Welcome to the sh'its".
Oui, c'est facile de rigoler tant qu'on sait pas. Là, je balise. Dans 45 mn, on aura une idée, d'après la radio.
Bien sûr, politiquement, moralement, humainement, Obama a gagné et ça donne un sacré coup d'air à cette planète dont les fenêtres sont restées fermées trop longtemps, comme les portes : "Open the doors, please, we're dying, we're suffocating to death...". Mais si, comme un cauchemar à la Romero
Bon, je joue à me faire peur. Les States ont l'occasion de redevenir les chouchous de la classe ; Bush a fait détester l'Amérique, les américains, en ce moment, ont le pouvoir de nous restituer nos illusions perdues. Je twisterais les mots, s'il fallait les twister, mais à l'heure qu'il est, je ne veux pas me déboiter une articulation.
I have not a dream, j'ai une vision. Un mec, noir, coupable ou innocent, vit sa dernière nuit dans une prison texane, sans vraiment le savoir, mais depuis le temps qu'il répète son dernier show, il a bien une petite idée. Sait qu'un jour, le jour se lèvera pour les autres, pas pour lui. Je sais, Obama ne soigne pas les écrouelles, Obama (contrairement à François Mitterrand en 1981) ne s'est pas engagé à abolir la peine de mort. Politiquement, il n'est pas suicidaire, ce qui n'empêche pas d'espérer. Obama ne va pas reconstruire en un an ce que Bush et les siens ont détruit d'un coup de bourse. Le désespoir irakien, la terreur qui nargue les libertés, la pauvreté qui gangrène tout ce que nous avons essayé de construire... Ce déséquilibre stable de la planète. Mais, crise financière et crise économique aidant, les modérés comme Obama pourraient donner un coup de pouce...
Il va être 2 heures ici. Comment ne pas espérer ? Comment douter de l'impuissance d'une poignée de tarés mal finis à retourner le cours du fleuve ?
Les photos qui suivent peuvent paraître caricaturales dan leur enchainemnt. J'assume.
Il est tard. Au matin, j'allumerai la radio sans crainte.