Le temps qui reste
Le temps qui reste
François Ozon (2004)
avec Melvil Poupaud, Jeanne Moreau, Valérie Bruni-Tedeschi
Vu ce soir.
Dire que ce film est dérangeant est, évidemment d'une banalité atroce s'agissant de F. Ozon.
Cette fois, il s'agit dun petit con de photographe de mode à la mode, sinon heureux, du moins satisfait par son égotisme exacerbé, dont les résultats d'analyse montrent qu'il est fappé par un cancer généralisé, mortel à brève échéance. Tout traitement étant pénible et aléatore, il décide de laisser faire la nature. Et là, ça devient passionnant.
Du Nikon sophistiqué qu'il braque sur des mannequins de luxe au minable petit numérique avec lequel l'ex photographe de mode à la mode réussit enfin à voler des images à hauteur d'homme, de femme, d'enfant(s), l'appareil photo perd de sa superbe. Au rythme de Romain (Melvil Poupaud, excellentissime, qui réussit à avoir une sale gueule au début du film et à devenir beau à l'intérieur au fur et à mesure que la mort fait son sale boulot de laideur en surface), qui perd sa densité charnelle et gagne en densité humaine. C'est extraordinaire ce travail sur la masse corporelle relative des personnages, Romain qui semble rapetisser au fur et à mesure que le mal gagne, les autres semblant grandir, grossir et lui payer un billet sans retour pour le Grand Néant.
Sauf que ce n'est pas le néant. Romain, qui marche vers la mort, semble enfin accepter de vivre, découvrir que la vie 'est pas une couverture de magazine. Alors il fait sans le dire des adieux qui sont autant de bonjour, je suis là, c'est moi, ce n'est plus un masque, tu existes pour moi, j'existe pour toi, je t'aime.
Jusu'à une très curieuse scène de baise à trois, pour faire un enfant. Et puis la fin.
Je ne m'étais, jusqu'à ce film, pas aperçu de l'importance du thème de l'eau chez Ozon. Pourtant, de l'eau désir de Gouttes d'eau chaudes etc. et de Swimming pool, à l'eau dont on ne revient pas (Sous le sable), l'élément liquide est un pesonnage à part entière dans le cnéma d'Ozon, érotique, léthal. C'est vrai aussi de la fin du Temps qui reste.