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Les petits pavés
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4 décembre 2006

Vive la France


2 articles de Libération

Société

Le préfet d'Indre-et-Loire dérape sur les gens du voyage

Imbrogiolo autour d'une interview accordée par Paul Girot de Langlade à la Nouvelle République du Centre Ouest, notamment concernant les gens du voyage.

Par Mourad GUICHARD, correspondant à Orléans

LIBERATION.FR : lundi 4 décembre 2006

Paul Girot de Langlade, préfet d’Indre-et-Loire installé en juin 2006, ne pratique pas la langue de bois. Quand il donne une interview à la Nouvelle République du Centre Ouest (NR), le quotidien local, cet ancien militaire de carrière plante rapidement le décor. Il ne mâche pas ses mots notamment à l'égard des gens du voyage : « Ça m’agace. Il y a trop de gens du voyage sur l’Indre-et-Loire. On a été trop laxiste pendant trop longtemps. Ce département a fait beaucoup pour eux (…) Il faut arrêter de se voiler la face. Chacun sait que quand ils arrivent quelque part, il y a de la délinquance ».

En la matière, Paul Girot de Langlade n’en est pas à son coup d’essai. Il rappelle volontiers un précédent l’ayant opposé au Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) : « J’ai été poursuivi à trois reprises par le MRAP pour avoir dit à un maire que les gens du voyage vivaient à nos crochets de rapines et d’escroqueries. C’est une triste réalité». A chaque fois, les tribunaux en tout cas ne l'ont pas condamné.

À Tours, les réactions à ces propos parus le 29 novembre dans la NR, ne se sont pas fait attendre. L’association Alternative Couleur Citoyenne a publié un communiqué dénonçant « des propos qui font honte à la République qu’il représente » exigeant que le Préfet soit «démis de ses fonctions ».

Dès le lendemain de la parution, Paul Girot de Langlade a tenu, selon notre confrère Pascal Denis, à féliciter les journalistes locaux pour la retranscription fidèle de ses propos. Face à la protestation, il confie, aujourd’hui, à Libération.fr avoir été victime d’une « déformation de ses propos » mais n'envisage pas le moindre droit de réponse.


Société

L'expulsion ratée d'une famille kosovare

Soutenue inopinément par un élu, elle a pu échapper à l'embarquement. Pour l'instant.

Par Olivier BERTRAND

QUOTIDIEN : lundi 4 décembre 2006

Lyon de notre correspondant

Une famille kosovare, les Raba, Jusuf (27 ans), Shpresa (26) et leurs trois enfants de 8, 5 et 3 ans, aurait dû être expulsée ce week-end, si les policiers n'avaient trouvé sur leur passage un vice-président du conseil régional Rhône-Alpes, et le Réseau Education sans frontières. Les Raba sont arrivés en France en septembre 2001. Les sept frères et soeurs de Jusuf avaient tous reçu l'asile politique. Mais le dossier de Jusuf et Shpresa a été mal plaidé, et l'asile refusé. En juin, ils ont tenté la régularisation dans le cadre de la circulaire Sarkozy, réservée aux parents d'enfants scolarisés. Installés en Haute-Saône, leurs deux derniers enfants sont nés en France, tous sont scolarisés. La famille remplissait les critères mais n'aurait même pas reçu de réponse.

Jeudi 16 novembre, à 7 heures, elle a été arrêtée. Leur quartier s'est alors mobilisé. Trois chaises vides ont été placées devant les portes des écoles des enfants, pour matérialiser les absences. Un kiosque a été rebaptisé à leurs noms, et des goûters y sont depuis organisés. «Nous avons été reçus par un représentant du préfet, raconte un voisin. Tout ce qu'il a trouvé à nous dire, c'est que le Kosovo avait besoin de ses enfants pour travailler.»

A Lyon, où les Raba ont été conduits en rétention, Education sans frontières a pris la relève. Samedi, un enseignant a appris vers 4 h 30 que l'expulsion se préparait. Une douzaine d'enseignants et de parents ont filé à l'aéroport. Ils ont demandé aux passagers des vols susceptibles d'être utilisés de laisser des numéros de téléphone, pour suivre ce qui se passait dans les avions. Parmi ceux qui ont accepté, un homme qui ne leur a pas précisé qu'il était vice-président communiste du conseil régional Rhône-Alpes. François Auguste partait à Paris avec un fonctionnaire, pour rejoindre New Delhi où il devait participer à un forum.

Bras écartés. «Je me suis présenté au commandant de bord, raconte l'élu. Je lui ai expliqué que l'expulsion de cette famille me posait un problème. Il m'a répondu qu'il allait cependant décoller. J'ai voulu m'adresser aux passagers, mais j'avais à peine commencé que trois ou quatre policiers me sont tombés dessus et m'ont sorti de l'avion. Ils m'ont allongé sur le tarmac, bras écartés, puis m'ont menotté.» Le départ était encadré par l'Unité nationale d'escorte, de soutien et d'intervention. Le vice-président du conseil régional a passé cinq heures en garde à vue, ainsi que le fonctionnaire. Air France envisage de porter plainte contre eux, l'avion ayant subi une heure de retard.


Blessure.
La famille pour sa part se tenait tranquille. Au centre de rétention, en venant les chercher, les policiers leur auraient dit, selon l'avocat, qu'ils devaient passer devant un juge, pour prolonger leur rétention, et comme il n'y en avait pas à Lyon, il fallait aller à Paris. Quand les Raba sont arrivés à Roissy, deux voitures les ont pris en charge à la descente de l'avion. La stratégie des policiers était d'embarquer d'abord la mère, pour obliger le père à monter sans résistance. Shpresa a compris. En se rebellant, elle s'est accroché le pied entre deux marches de la passerelle. Les policiers l'ont traînée dans l'avion. Le père était en bas, dans l'autre voiture, attaché avec les enfants. En haut, la mère, blessée, hurlait et se débattait. Le commandant de bord a alors demandé son débarquement. Dans une lettre manuscrite, il témoigne en anglais qu'il a «refusé les déportés» en raison de leur violence.


Délai.
L'escorte est repartie en avion à Lyon, où la famille a été présentée hier devant une juge des libertés qui a prolongé de cinq jours la rétention de la famille. Une audience est prévue demain matin. Si la justice persiste, un avion viendra mercredi du Bourget. Spécialement affrété pour expulser la famille vers Pristina.


Dans Libération, la Saga des sans papiers : http://www.liberation.fr/dossiers/sanspapiers/

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  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
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