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Les petits pavés
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12 janvier 2009

Outrages !

Pour bien commencer l'année, j'avais imaginé une adresse de 2009 à 2008. Une sorte de bilan, de TOP Ten des événements qui ont fait 2008.

prison_19 Mais rien qu'y réfléchir m'a collé la migraine. 2008, c'est la première année où l'objectif chiffré d'expulsions d'immigrés a été atteint. Tant mieux, d'ailleurs, pour nos amis qui, l'objectif comptable atteint, ont vécu une fin d'année plus sereine que d'habitude. D'après la presse, le coût de ces expulsions depuis 2003 atteint celui du déficit de l'assurance vieillesse ! Pas mal. (Voir un article qui, l'année dernière, appréhendait les expulsions sous l'angle du coût pour le budget de l'Etat). C'est aussi, pour rester dans notre beau pays, l'année où, à la manière du téléthon, on a compté dans la presse le nombre de suicides en prison : suspens vers les 95 ou 96, allait-on atteindre les 100 ? Oui, bravo les jeunes, le record a été atteint, dépassé, pulvérisé : 116, beau chiffre (voir un article sur le sujet qui comporte des liens intéressants sur le site de FR3, chaîne --sic-- sans pub). Après le centième mort délinquant, la presse s'est lassée et on a pu passer aux fameux campeurs de Vincennes, qui ont entamé, eux aussi, une série macabre intéressante, occasion à la ministre Boutin de dire une grosse bêtise (enfin, d'après Fillon, qui ne l'a pas suivie dans son idée d'interpellation des sans-abri). « Deux cent soixante-cinq personnes sans-abri sont mortes dans la rue cette année en France », a affirmé Didier Cusserne, délégué général de l'association Emmaüs, lors de la présentation d'un plan de la Ville de Paris pour renforcer la prise en charge des personnes sans abri (d'après Le figaro). Plus forts que les détenus ! Pour les "retenus" (sans-pap), on fera l'addition plus tard. Fin 2008, l'arrestation musclée et la garde à vue ubuesque d'un journaliste de Libé braque un gyrophare très cru sur les pratiques des "forces de l'ordre" face à des criminels comme vous ou moi, qui ont laissé passer sur leur blog un commentaire déplaisant pour un puissant opérateur internet, qui ont roulé après un petit verre de trop ou, au contraire, tardent à payer une prune. Libé d'aujourd'hui publie des témoignages de victimes ordinaires d'un pouvoir glissant extraordinairement vers le totalitarisme. On se rappelle de cette gamine, dans sa classe, fouillée "à corps" (jusque dans son soutien gorge) sous la menace d'un molosse... Le juge d'instruction bientôt supprimé par Sarko n'entendra pas le chuintement de salive du flic pédophile (justement, signez l'appel ci-dessous, je ne voudrais pas être inquiété pour ce post :).


Ce début d'an 9 qui voit l'histoire bégayer, de la tragédie de Gaza aux camps de déplacés du Congo, offre peu de prise à la réjouissance.

Le mauvais garçon en moi a envie d'écrire qu'avec la disparition, ce jour, de Claude Berri, le cinéma français va respirer un peu. Mais le garçon ordinaire en moi n'y prendrait aucun plaisir. D'abord, la mort reste indécente, qu'elle soit administrée volontairement de manière administrative et militaire, ou au petit bonheur la malchance. Ensuite...

C'est vrai, aucun film de Claude Berri ne restera dans une mémoire cinéphile. On peut même penser qu'en affadissant Marcel Aymé, Zola et Pagnol, certains de ses films ont été de mauvaises actions. Le producteur était proche de son portefeuille et, la plupart des risques qu'il a pris en finançant, étaient à rentabilité assurée. Dans un film par ailleurs laid, au sens propre (La débandade), il semblait vouloir exprimer que la vieillesse est un naufrage. En effet, une carrière de producteur inaugurée par Marie pour mémoire (Philippe Garrel), puis L'enfance nue (Maurice Pialat), puis Pleure pas la bouche pleine (Pascal Thomas), et conclue sur San Antonio, puis Bienvenue chez les ch'tis  ressemble à un naufrage réussi. Mais entrelacés entre ces nappes de marée noire d'un cinéma mazouté, Les sentiments (Noémie Lvovski) et, surtout La graine et le mulet (Abdellatif Kechiche) ont offert ces dernières années des espaces de sécurité à un jeune cinéma français dont la grammaire balbutiante ne demande qu'à s'affirmer.

C'est vrai, j'ai détesté Jean de Florette et Germinal et Lucie Aubrac, j'ai baillé, surtout, à ce cinéma convenu, si conventionnel qu'il aurait pu être pris pour cible par François Truffaut dans son presque soixantenaire article fondateur, Une certaine tendance du cinéma français, dans lequel il dénonçait l'effet nécrotique de la "qualité française" d'alors et annonçait le "cinéma d'auteur".

Le cinéma de Berri date et date d'avant le cinéma d'auteur. Sa production aussi est poussiéreuse et datée.

Le_vieil_homme_et_l_enfantQuelques films, pourtant, de jeunesse, comme Le vieil homme et l'enfant, Mazel Tov ou Sex shop sonnent juste et nous évoquent un vrai cinéma populaire. S'il était resté dans cette veine, on honorerait aujourd'hui ce qu'on appelait autrefois un honnête artisan du cinéma. Mais Claude Berri se voulut Le dernier nabab du cinéma français, titre d'un documentaire qui lui fut consacré. Et il a participé à bétonner un système financier qui expulse par son arrogance le cinéma d'artisan, comme le cinéma d'auteur.

Non, la disparition de Claude Berri ne donnera pas un souffle d'air à un cinéma français qu'il a participé à asphyxier. D'ailleurs, son fils Thomas, jeune producteur du Boulet, d' Astérix aux JO et de Mesrine est déjà pire et saura laisser dériver le cinéma français encore plus loin dans l'auto-célébration de la ch'touille.

Et le vrai dernier nabab du cinoche franchouillard est Jacques Perrin (La marche de l'empereur, Les choristes et Faubourg 36 pour le ciné, Fabio Montale pour la télé). Il est officier de la Légion d'honneur (promotion sarkozy du 14 juillet 2007).


De 2008, je garde, en France, les lycéens qui bloquent l'agitation réformeuse du diablotin sarkos, la publication de l'album ying de Bashung et de l'album Yang de Camille, à l'extérieur, encore et toujopurs l'élection de Barack Obama, même si, camarade président, ça ne va pas être facile tous les jours.

Obama

Une petite signature pour bien commencer l'année

LDH2La présente pétition, initiée par 13 citoyens réunis au sein du CODEDO (Collectif pour une dépénalisation du délit d’outrage), sera remise le 23 février 2009 au président de la République, au ministre de la Justice et au ministre de l’Intérieur. Elle a déjà été signée par 400 citoyens, dont plusieurs dizaines de personnalités politiques, syndicales, artistiques, scientifiques, littéraires, sportives, ainsi que par la Ligue des droits de l’Homme.

Pour en finir avec le délit d’outrage
Pour en finir avec le crime de lèse-majesté
Pour le respect des libertés publiques
Contre les violences policières

Signez la pétition en ligne ! Rejoignez les 6000 signataires ! Commencez bien l’année avec les trois bons clics !

Le texte de la pétition.

Outrage_stop

Ces dernières années, le délit d’outrage est devenu en France un délit « en vogue ». De 17.700 faits enregistrés en 1996, on est passé à 31.731 en 2007. Cette inflation (+ 42%), qui s’inscrit clairement dans le contexte actuel du « tout-répressif », pose de vraies questions, notamment celle, récurrente, des violences policières.

Le délit d’outrage, qui consiste à porter atteinte à la dignité d’un représentant de l’autorité publique, ou à ses fonctions, est très proche du délit d’injure, qui appartient au régime des infractions de presse, très protecteur de la liberté d’expression. Ce qui n’est pas le cas de l’outrage, délit de tous les arbitraires, passible de 7.500 euros d’amende et de six mois de prison. Alors que l’injure à un citoyen « ordinaire » ne « coûte » que 45 euros.

Cette ahurissante disproportion constitue la première des 10 raisons pour lesquelles les initiateurs de cet appel demandent que ce délit arriéré, obsolète, inique, soit chassé du Code pénal, comme le furent jadis les délits d’offense à la morale religieuse, d’outrage aux bonnes mœurs, et plus récemment (1994) le délit d’outrage par la voie du livre.

-- parce que l’outrage constitue une aberration de droit, l’agent constatateur étant en même temps la « victime » et que devant un tribunal, c’est parole contre parole, celle du fonctionnaire assermenté contre celle du citoyen lambda.

-- parce qu’il est utilisé par les « forces de l’ordre » (police, gendarmerie, police ferroviaire) pour couvrir des violences policières de plus en plus nombreuses et insupportables, des abus d’autorité scandaleux, des gardes à vue arbitraires (+ 54% en 5 ans) qui font de chaque citoyen, quelles que soient ses origines sociales, un coupable potentiel.

-- parce qu’il est utilisé à des fins mercantiles par des policiers, des gendarmes qui arrondissent leurs fins de mois en se portant partie civile.

-- parce que, dans le contexte actuel de la politique de rendement imposée dès 2002 par le ministre de l’Intérieur Sarkozy, l’outrage est scandaleusement utilisé pour faire grimper le taux d’élucidation des infractions.

-- parce que l’outrage participe à une pénalisation des rapports sociaux en sanctionnant la parole au détriment du dialogue démocratique.

-- parce que l’outrage concourt à un rétrécissement des libertés individuelles, et qu’il est utilisé par le pouvoir sarkozyste comme une arme de répression massive pour bâillonner les luttes militantes, notamment lorsque des citoyens, s’opposant à la traque des sans-papiers organisée par le ministre de l’Identité nationale, se voient traînés devant les tribunaux.

-- parce que, s’il est normal que la République protège ses fonctionnaires, le fait que certains d’entre eux, notamment des policiers, des gendarmes, en profitent pour masquer leurs fautes et rattraper leurs propres insuffisances constitue un danger pour la démocratie, a fortiori dans la patrie dite « des droits de l’homme ».

-- parce que le délit d’outrage, exception française, n’existe pas chez la plupart de nos voisins européens, ni aux Etats-Unis.

-- enfin, parce qu’il y a dans la loi sur la presse de 1881 tout ce qu’il faut pour réparer l’outrage…

Nous demandons sa dépénalisation.

Mais le délit d’outrage n’est pas le seul en cause…

Tout récemment, et pour la première fois depuis 34 ans, un avatar de l’outrage a été remis au goût du jour : le délit d’offense au président de la République. Autrement dit, le crime de lèse-majesté. Un citoyen français a été condamné à 30 euros d’amende avec sursis pour avoir, lors du passage d’un cortège présidentiel, brandi une pancarte estimée offensante par la justice. L’affaire est d’autant plus scandaleuse (et ridicule) que cette personne ne faisait que reproduire l’injure adressée le 23 février 2008 au salon de l’Agriculture par le président de la République à un citoyen qui avait refusé de lui serrer la main. Elle est d’autant plus intolérable que nombre de nos concitoyens sont en droit de considérer ce « Casse-toi pauvre con ! » adressé à un des leurs comme une offense à la Nation tout entière, et n’hésitent plus à poser la question : « Quel respect accorder à un président de la République aussi peu respectueux de ses concitoyens ? »

Dans ces conditions, et alors que le délit d’offense à chef d’Etat étranger a été supprimé en 2004, après avoir été déclaré contraire à la Convention européenne des droits de l’homme, nous disons que le délit d’offense au chef de l’Etat français n’a plus sa place dans notre société. Et nous demandons l’abrogation pure et simple de l’article 26 de la loi du 29 juillet 1881, relatif à l’offense au chef de l’Etat.

Enfin, les signataires de cet appel lancent un cri d’alarme et appellent solennellement à un débat public sur le thème des violences policières et du comportement de plus en plus brutal d’une police dont on peut se demander si elle est encore au service des citoyens et de la République, ou au service exclusif d’un pouvoir chaque jour un peu plus attiré par des dérives totalitaires. Cette menace pour la démocratie ne peut laisser aucun citoyen indifférent. Trop de personnes ne supportent plus de vivre dans la peur d’un contrôle de police. Il est temps pour les femmes et les hommes politiques de notre pays de regarder la réalité en face, avec un courage qui ne fait pas défaut aux citoyens, et de ne plus considérer les violences policières comme un sujet tabou. Il y a urgence.

- Romain Dunand (condamné à 800 € d’amende, dont 600 avec sursis pour outrage à Nicolas Sarkozy)
- Jean-Jacques Reboux (condamné à 150 € d’amende avec sursis pour outrage à policier)
- Eunice Barber (condamnée à 5.000 € d’amende pour outrage et rébellion)
- Maria Vuillet (poursuivie pour outrage au sous-préfet d’Ile-de-France, relaxée, appel en cours)
- Simone Levavasseur (poursuivie pour outrage au préfet de Haute-Saône)
- Hervé Eon (condamné à 30 € d’amende avec sursis pour offense au président de la République, appel en cours)
- Serge Szmuzskowicz (condamné à 500 € d’amende pour outrage à gendarme en civil)
- Isabelle Sylvestre (poursuivie pour outrage à policier)
- Jean-Paul Desbruères (outrageur non poursuivi), Patrick Mohr (poursuivi pour outrage à CRS)
- Jean-Claude Lenoir (poursuivi pour outrage à CRS)
- Yves Baumgarten (poursuivi pour outrage à policier)
- M’hamed Bellouti (condamné à 2.000 € d’amende pour procédure téméraire et abusive contre le fils du chef de l’Etat).

SIGNER SUR LE SITE DE LA LDH.

Vous voulez en savoir plus ?

- Visiter le site du CODECO Cliquez ici

- Pour écrire au CODEDO Cliquez ici

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  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
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