Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les petits pavés
Les petits pavés
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 244 843
7 août 2008

Fleur secrète, exhumation d'un nouveau joyau de Konuma

Un film japonais (interdit - de 16 ans -???-) de Masaru Konuma, 1974, avec Naomi Tani et Nagatoshi Sakamoto - 1h14 - distribué par Zootrope films

RÉSUMÉ DU FILM (selon Télérama)

Drame - La sublime épouse d'un PDG refuse de se soumettre aux fantasmes de son mari. Frustré, ce dernier demande à l'un de ses employés modèles, dont la mère fut, après la Seconde Guerre mondiale, une maîtresse réputée, de l'initier à des plaisirs interdits.

Mon avis (ou analyse)

Aff_Fleur_secr_te

Célébré en France depuis la sortie en 2006, pourtant confidentielle de La Vie secrète de Madame Yoshino (1976), avec, encore Naomi Tani, Masaru Konuma est un cinéaste très représentatif d'un cinéma érotique japonais, à la fois pornographique, mais dans une acception assez différente de la pornographie occidentale, et romantique. Le SM n''est jamais très loin. Mais aucun organe sexuel n'est montré, ce qui est reste étrange pour le public français : malgré l'audace du cinéaste, on est toujoursl dans une morale japonaise de la représentation du sexe, extrèmement explicite sur le fond , curieusement implicite dans la forme. En même temps, ce genre d'analyse ne doit pas oblitérer la radicalité du cinéma de Konuma. :. on est très loin du porno chic de Marc Dorcel, et assez proche de la complexion sulfureuse des livres de Georges Bataille, même si les films de Konuma n'atteignent pas la profondeur transgressive de "L'histoire de l'oeil" ou du "Bleu du ciel".

A ce propos, je trouve fascinante cette façon, chez Konuma, de montrer ce que les autres n'osent pas laisser voir, tout en cachant aux regards ce que les autres, pornographiquement, exhibent. Les représentations de la technique du shibari sont extrèmement précises. Mais le point de vue est érotique, esthétique, jamais porno au sens vulgaire du terme de "montrer". Le cinéma porno montre, de manière imbécille, le premier degré : un sexe mâle en mouvement dans le sexe femelle et la litanie des activités connexes. Ce qui intéresse chez Konuma (et son maître Suzuki, dont il fut l'assistant dans cet absolu chef d'oeuvre qu'est La marque du tueur (film jubilatoire sur lequel j'avais écrit un papier ici, mais je ne sais plus quand) c'est la transgression, la transcendence, l'évidence du désir en tant que provocation à, justement, transgresset le sacré. Dans Fleur secrète, Konuma prend un plaisir pervers à dynamiter les valeurs traditionnelles que sont liens familiaux (fils/mère, épouse/époux) et la valeur travail (ce film n'est pas sarcompatible,  et c'est tant mieux). La fn du film est un bonheur de perversité, qui remet tout le film en abîme. J'emprunte à un site ami l'explication suivante : "Le sexe devient une arme au service de la femme qui lui permet de quitter son asservissement de femme-objet, de se libérer du joug de l'homme pour finir par le dominer. L'homme (époux, amant, persécuteur) finit par craindre la femme, ne pouvant plus la suivre, elle qui dorénavant n'a plus peur ni des autres, ni surtout d'elle-même".

Fleur_secr_teLa difficulté, avec ce cinéaste resté confidentiel (son film, réalisé en 1974, ne sort qu'aujourd'hui en France et dans 3 salles, toutes régions cpnfondues) est de réussir à voir ses films. Le téléchargement, évidemment interdit (à quand l'interdiction totale de la culture non sarcompatible en France) est à peu près le seul moyen de voir, soit en version anglaise non sous-titrée, soit en version japonaise, ses films étranges, troublants, voire dérangeants, mais qui montrent une imagination foisonnante. Fleur secrète est le seul film de konuma que j'ai pu voir dans de bonnes conditions, même si le départ bruyant des hispaniques pour qui il y avait trop de sexe, et des accros aux films pornos, forcément déçus, ont perturbé la séance. Bien sûr, Amazon.fr propose Lustful Revenge (que je n'ai pas vu), en version japonaise sous-titrée en anglais, mais pour plus de 139 € ! (un coffret réunissant La Vie secrète de Madame Yoshino et  A woman to be sacrificed est, toutefois, annoncé). 

Au fait, Naomi Tani, actrice fétiche de Konuma, vue dans ce film, dans La Vie secrète de Madame Yoshino comme dans le très beau mais très rare A woman to be sacrificed est, habillée ou nue, libre ou attachée, dominée ou dominatrice, sublime. Sublime, vraiment . Actrice forcément sublime.

Publicité
Commentaires
M
La plupart de ces films érotiques à paraître en France, sont en fait déjà disponibles à l'import aux Etats-Unis dans des éditions sous-titrées en anglais (édités par Kino, ~25$/dvd).<br /> <br /> Donc pour les curieux les plus pressés, il faudra se tourner vers l'import (anglophones ou pas, ça reste du film érotique).<br /> <br /> ;)
Les petits pavés
  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité