Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les petits pavés
Les petits pavés
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 244 753
24 février 2014

Volver

Salut !
Salut, vous êtes là ?
C'est moi, Michel.

Salut !
Oui, ça fait un moment, je sais,
ça doit même faire plusieurs moments depuis.

Salut !
J'ai une petite envie de revenir. Petite, mais pressante. Modeste mais présente.

C'est lundi, c'est hiver, c'est Paris, c'est soleil. C'est la joie un peu bête, un peu mauviette, un peu bleuette qui coule des toits de zinc sur les passants que je ne connais pas , mais que j'embrasse pour vous, SI, je le connais celui-là, avec son parapluie ouvert dans son pantalon, parce que dans sa vie il pleut tout le jour et la pluie cesse la nuit quand il rentre chez lui, un peu gris. Je la connais celle-là avec ses petits pas qui rejoint un homme à chapeau et à épingle à cravate, celui qui la fait marcher derrière, un pas derrière, lui devant, comme Artaban, comme un âne battant. Je connais cette enfant, je l'ai vue un jour, non ? j'étais enfant aussi, que se passe-t-il dans cette vie ? Maman, Papa, où êtes-vous partis faire vos courses au Paradis ? Vous n'avez rien ramené, rien pour moi, vous m'avez oublié là.

C'est lundi, m'as-tu dit, je passe vers une heure. Tu es assise face à la fenêtre et je me demande à quoi tu rêves ou ce que tu rêves ou si tu rêves vraiment, ta cigarette se consumant entre tes doigts graciles. Je te regarde à nouveau, je remercie la Providence, la Preuve il danse, dis-tu et j'aime quand tu es bête, même si j'aime, tes yeux clos et ta poitrine frémissante, quand tu es animale. Lors, je me réfugie dans mon passé qui n'est pas le tien, qui est à peine le mien, qui est le mien avec de la peine, qui est une brise légère dans mes cheveux devenus rares, mais qui rappelle à qui je suis qui je fus.

 

DSC_0573

 

Nous étions deux. Quelle que fut la longueur de la plage, la profondeur de l'océan, quel que fut le nom du bar, que le regard du serveur soit inquisiteur ou compassionnel, voire simplement attentionné ou courtois, nous étions deux dans cette galère, qui que tu fusses, accrochée à mon bras ou à ma ceinture, nouant mes lacets, trébuchant sur ton chemin, indiquant le mien, prévenant des embûches, tu étais là.

Nous étions deux, quel que fut le nombre de pages, la complexion de l'écriture, malade un jour et se portant bien dès le lendemain chantant et que tapent les pieds en rythme dans le couloir du Faubourg, comme un temps qui fut, comme tout à l'heure, comme ces enfants que nous avons su être à nouveau, à niveau de caniveau. C'est une histoire où personne n'est remplacé mais où d'autres arpentent les trottoirs du passé.

J'avais envie, j'avais envie de revenir.
Ici.

C'est accompagné par cette musique à jamais nostalgique de Carlos Gardel que je souhaitais tenter ce retour.

 

Publicité
Commentaires
C
OK Michel.<br /> <br /> <br /> <br /> Contrairement à ce que ton message laisse ressentir, Jacques Bertin n’est pas du tout le vieux poète des années 70. Il a poursuivi une œuvre vigoureuse, scrupuleuse… qui suscitera toute notre admiration quand nous apprendrons sa mort…<br /> <br /> <br /> <br /> En attendant, la prochaine fois qu’il passe dans la région parisienne, c’est le dimanche 23 mars.<br /> <br /> Si tu ne vas pas le voir, je me fâche avec toi. <br /> <br /> En plus, ça ne te coûtera pas trop cher.<br /> <br /> <br /> <br /> Récital Jacques Bertin<br /> <br /> 15h30<br /> <br /> dans le cadre du Printemps des Poètes<br /> <br /> (Manifestation de clôture)<br /> <br /> Théâtre 13<br /> <br /> 103 A boulevard Auguste Blanqui<br /> <br /> 75013 PARIS<br /> <br /> réservations (entrée libre) : 01 53 800 800<br /> <br /> <br /> <br /> Si tu rates, y aura avant mais ce sera sans doute pas un récital aussi complet :<br /> <br /> <br /> <br /> Jacques Bertin<br /> <br /> <br /> <br /> participera à la soirée en hommage à Jacques Douai pour le 10ème anniversaire de sa mort.<br /> <br /> 20 h<br /> <br /> Théâtre 13 / Jardin - 103A boulevard Auguste Blanqui - 75013 Paris - M° Glacière<br /> <br /> Prix des places : 25 , réduits : (étudiants, chômeurs) 18 , soutien : 35 <br /> <br /> Réservation : Tél. 01 45 31 59 79 ou par email : amisjacquesdouai@free.fr<br /> <br /> <br /> <br /> Claude.
M
Merci Claude pour ta fidélité et ta pertinence. Ce Volver n'a pas été préparé je n'y ai placé aucune intention particulière, sinon me permettre à nouveau d'écrire en espérant être lu, ce qui m'a manqué à plusieurs reprises récemment. Et puis, il y a peut-être cette idée de repousser la porte que quelqu'un ferme... J'ai beaucoup aimé Jacques Bertin, qui me semble un peu oublié, mais qui eût son heure de gloire et a joué devant un public nombreux et fervent, dont j'étais, bien sûr. Ce n'était pas demain. Merci pour ce texte très beau et pertinent. Et à très bientôt, j'espère.
C
Salut Michel, <br /> <br /> J’ai attendu un peu pour réagir. <br /> <br /> D’abord par galanterie : je voulais laisser la place à ces dames.<br /> <br /> Et puis pour voir un peu ce que, par ton retour, tu comptes nous balancer.<br /> <br /> Retour : volver, dis-tu, et, peut-être un peu facilement, j’en déduisais que ta renaissance se concrétiserait dans une suite de « Re : volver ».<br /> <br /> Et, comme en terminant, tu causes devant la mer comme je tente de le faire,<br /> <br /> (j’ai bien du mal, moi aussi, à maintenir une parole)<br /> <br /> je voyais un air de famille avec mes « sac » et surtout mes « Re : sac » que j’espère naïvement perpétuels mais ne nous emballons pas et laissons se déployer les voiles du mystère…<br /> <br /> Et reçois, pour fêter ton retour, ce petit cadeau qui, pour l’instant constitue tout mon programme… : « Carnet. Jacques Bertin. »<br /> <br /> <br /> <br /> Je cherche à écrire de plus en plus simplement<br /> <br /> Je me préoccupe moins des rimes et des rythmes<br /> <br /> Car il est plus que temps aujourd'hui de vivre<br /> <br /> De repousser la porte que quelqu'un ferme sur nous inéluctablement<br /> <br /> <br /> <br /> Dans le journal d'hier beaucoup de morts<br /> <br /> Et puis partout beaucoup de gens indifférents<br /> <br /> Nous sommes peu nombreux à veiller<br /> <br /> Nous tenons la lampe allumée<br /> <br /> Nous repoussons de toutes nos forces le sommeil<br /> <br /> Et la lampe nous fait les yeux brillants<br /> <br /> <br /> <br /> Nous tenons la lampe allumée<br /> <br /> Nous ne vieillissons pas
T
Et ben youpi alors !<br /> <br /> Et je vois que tu as changé la déco intérieure, c'est chouette !<br /> <br /> Et je vois que tes femmes sont là, pour te souhaiter la bien-re-venue ! <br /> <br /> Et surtout, j'aime particulièrement lire à nouveau de ces mots en discours intérieur qui s'évade, et cette photo sur laquelle j'ai pausé mon regard avant de reprendre ma lecture. Cela faisait bien (trop) longtemps !<br /> <br /> Réinstalle-toi bien, surtout.
E
Michel, c'est bien de te lire, et je me sens bien nulle tout à coup. Merci pour là où je crois me reconnaître. Des bises, et à tout bientôt hein?
Les petits pavés
  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité