Tombstone blues, un dernier verre pour Doc Holliday
Juste pour le plaisir, parce que je rentrais des courses heureux, avec ce titre en tête, entre les oreilles, le rock de Dylan coulant en moi comme du feu.
But I feel just like a Jesse James.
OK Corral est un de ces films qui ont animé mon enfance, qui m'ont fait jouer aux cow-boys, je me souviens, c'était un dimanche après-midi et en revenant dans le jardin de Créteil, j'étais tous les personnages positifs du film, je tirais à coup sûr, j'anéantissais les salauds, comme il m'arrive d'avoir envie de le faire encore aujourd'hui.
Des nombreux films évoquant le fameux gunfight, celui de John Sturges est mon préféré, malgré le très beau La poursuite infernale (traduction française de My Darling Clementine...) de John Ford dans lequel Henry Fonda (qui fut le Young Mister Lincoln pour le même John Ford, probablement plus convaincant que le Daniel Day) fut un Wyatt Earp plus que convaincant. Il est vrai que, malgré un regard bleu acier qui accroche incroyablement la lumière des studios, Burt Lancaster est un Earp un peu sage et singulièrement mal coiffé. Heureusement, son brushing ne résiste pas au combat final. Kirk Douglas est, de son côté, un Doc Holliday mythique. Il est le vrai Doc Holliday (l'interprétation de Victor Mature, trop sain pour faire croire à ce magnifique héros fitzgeraldien, alcoolique, sanguin et philosophe, suicidaire mais sans affectation, était le maillon faible du très grand film de Ford). Kirk Douglas, tyrannique sur le plateau, selon la légende, ne dédaignait pas les rôles ambigus. Et il est un Doc Holliday particulièrement ambigu.
combat difficile pour le droit, une arme, une étoile jetés au sol, au grand désespoir de John Wayne et, dans les deux films, la lancinante musique de Dimitri Tiomkin qui épouse le développement du drame), mais le film de Sturges n'a en rien la densité lourde de sens du film de Fred Zinneman. Et Burt Lancaster n'est pas Gary Cooper. C'est assez drôle de penser que les deux acteurs se sont retrouvés, sous la direction de Robert Aldrich dans un western tout à fait atypique, Vera Cruz (image de gauche) dans lequel Lancaster, si sage en Wyatt Earp, incarnait un beau sauvage, tout vétu de noir, au sourire ravageur et aux cheveux fous, près d'un Cooper raisonnable, bien coiffé, quoique pris par l'ivresse de l'or.
Quoique, rien à voir,
Mais à voir