Boris Vian et les enfants
Le compositeur de Limits of control, le lumineux dernier Jarmusch, s'appelle Boris. Et un de ses titres est " ". Pas mal, déjà.
Pour honorer Boris Vian, mort il y a 50 ans d'une indigestion cinématographique (il a fait un malaise en visionnant le mauvais film tiré de son moyen J'irai cracher sur vos tombes, interdit à l'époque par le ministre de la justice François Mitterrand (il a fait tellement mieux depuis, comme l'abolition de la peine de mort, merci pour la Civilisation), j'ai eu envie de vous présenter Pauvre Boris par Jean Ferrat. Mais j'ai trouvé mieux, ou pire. Loin de ses big success comme Le déserteur ou La java des bombes atomiques, une chanson me reste "en travers de la gorge" comme l'a dit, en d'autres temps, François Béranger. Je n'oublie pas qu'on a tristement fêté il y a quelques jours, la déclaration des droits de l'enfant, violée chaque heure, ici, là, là-bas.
Alors Boris, dont on nous a rebattu les oreilles et le cœur cette année (il n'est pas mort des oreilles) jusqu'à la nausée de Jean-Sol Patre, avait écrit une belle belle chanson sur les enfants et tout le mal qu'ils doivent subir, parce qu'ils sont des enfants et tout le bien que nous leur devons, parce qu'ils sont des enfants. La voici, dans une une interprétation qui est ni la plus célèbre (celle de Joan Baez), ni la plus violente (celle de Catherine Sauvage). A tous les enfants par Francesca Solleville, dont le nom résonne comme un claquement de drapeau rouge pour les gens comme moi, même si elle est plutôt oubliée aujourd'hui.
Je dédie cette chanson à tous les enfants qui souffrent, à tous les enfants heureux et en particulier à trois garçons : Léo, Antoine et Simon.