La séance du mercredi est morose
Il n'y aura pas de séance du mercredi, même jeudi, même vendredi cette semaine. J'ai deux bonnes excuses. Demain, je pars jusqu'à dimanche soir sans loisir de bloguer. Ensuite et surtout, il m'est arrivé une fort désagréable aventure qui m'a fait, entre autres, perdre beaucoup de mon précieux temps. Je vous explique.
Comme beaucoup, je me suis fait piéger, arnaquer, entuber et d'autres mots que ma mère verrait d'un mauvais œil ici figurer, par les acteurs mafiatiques du milieu des téléphones portables. Chez Mobile Hut, rue Raymond-Losserand (75014), on m'a, en son temps, mal renseigné lorsque j'ai voulu virer Orange et mon internet cher, sénatorial (pour la vitesse) et à plantage intégré contre un internet pas si mal, qui me sert encore, made in SFR. J'en suis assez content, à un détail près. Les tenanciers de ce piège à cons (dont je suis) m'ont assuré qu'ils faisaient le nécessaire auprès d'Orange, portabilité, résiliations diverses et hypothétiques. Comme je me suis étonné, ils m'ont dit si, si, si, maintenant c'est comme ça, vous vous occupez de rien, le client est roi (roi des quoi, je ne le savais pas encore...) etc. Bon, comme je ne cours pas après les démarches administratives, j'ai connement fait confiance, constaté après avoir rendu ma live box toute pourrie que mon contrat avec France télécom était résilié, bref, le monde était souriant et j'étais ruisselant de gratitude rosâtre.
Récemment, je me rends compte qu'Orange me facture toujours les presque 50 € mensuels que je ne leur dois pas, je téléphone à Orange qui dit c'est pas moi et me renvoie vers Orange (un autre numéro), je tombe sur la même personne (putain, les compressions de personnel, ça fait mal !), qui redit c'est pas moi, me renvoie vers Orange (si, si) où une autre personne me renvoie vers SFR. Ouf, du changement. J'appelle SFR qui me dit non, pas ce numéro et me renvoie vers SFR (autre numéro) où l'opératrice me dit c'est pas moi et me renvoie vers Orange... Z'ont dû fréquenter la même école de renvoi vers.
Muni de mon mécontentement tout neuf et de mon sourire un peu forcé, je file à la boutique où j'ai fait la transaction et là, le boutiquier me dit c'est pas moi et me renvoie vers SFR. Comme là, ça se voit que je suis pas content, il le prend de haut (il fait une tête de plus que moi ce con, je sais pas avec quoi on les élève, mais il faudrait arrêter les vitamines), me traite comme si j'étais le dernier des nuls et lui non, ce qui se discute, il rentre dans sa coquille, tout en répétant des trucs qui ne collent pas avec les propos de SFR, ni d'Orange, ni de moi. Et il devient franchement insolent (inutilement), menaçant (une tête de plus que moi, mais quelques dizaines d'années de moins aussi) et ça finit mal. Je le provoque par des mots à me jeter dehors (pourquoi ? peut-être une question de dignité, et puis j'ai envie que les gens, dehors, voient ce qui se noue dans cette boutique crapoteuse). Je sens qu'il me pousse vers la sortie, je laisse faire, il me fout dehors, je regarde, radieux, la foule dehors : personne, sauf le boutiquier d'à côté (celui qui fait de la photo hors de prix) qui discute avec un mec en moto. Comme je sens qu'on me pousse dehors sans aménité, je me ramasse en moi et quand je sens la porte se refermer derrière moi, je lance le pied en arrière, sur la porte, qui ne moufte pas.
Là, ça devient rapide. Le mec sort de son échoppe à arnaque et me balance un grand coup de pied au cul. Je tombe. Il se jette sur moi et me bourre la tronche de coups de poings. Je suis sur le dos comme une tortue et ce bâtard me cogne, alors que des gens passent, je le sais, une mère de famille avec sa poussette, le simili-photographe d'à côté, qui tourne la tête.
Le bâtard retourne dans sa boucherie téléphonique. Sur conseil du photographe courageux, j'appelle les flics. Là, très vite, on se retrouve dans une série lamentable. Bâtard a appelé entre temps un petit peut-être doté d'un cerveau, je ne sais pas. Les flics arrivent, tout le monde au commissariat avec un cinéma genre, bâtard entre par une porte, moi par une autre pour qu'on ne reproduise pas Le bon, la brute et le truand... Ridicule. Au commissariat, je trouve l'ambiance bizarre. Je suis le seul amoché, mais on me parle d'"échanges de coups"... Je demande ce qu'il risque si je porte plainte, je renonce à porter plainte, c'est un sale petit con, mais il a un boulot, des chances de s'en sortir, je sais pas, je n'aime pas les flics. C'est pas vraiment que je les aime pas, juste j'ai pas confiance. Et ce commissariat est pourri, sale, j'ai envie de partir.
J'arrête là. Je devais aller voir Canine, un film dont j'ai dit du bien la semaine dernière.
J'arrête vraiment là. Je publie ce que j'avais écrit pour La séance, à cause de la musique. Oui, maintenant, il y aura chaque semaine la musique d'un film, parce que j'ai retrouvé le secret caché de Deezer.
Bonne semaine. Et résistez à la violence, ne tombez pas dans le piège.
Petite semaine cinéma, côté nouveautés. Comme c'est une petite semaine pour moi (trop de boulots, vraiment, c'est insupportable car ce n'est pas justifié objectivement), un peu morose, j'ai pas une envie dévorante d'aller au bout de mon pensum hebdo. Je trouve plus rigolo de poursuivre mon Calendrier de l'Avent (quoi pour demain ? Mystère, suspense... je n'en ai aucune idée). Aucun film démarrant aujourd'hui ne m'enthousiasme vraiment, même si deux ou trois méritent sans doute l'attention. Mais je n'ai pas trop envie d'écrire que la sortie du énième Chéreau glacé m'indiffère. J'aime pas, j'ai jamais aimé (L'homme blessé peut-être ?) le cinéma de Chéreau et je ne lui pardonnerai jamais La Reine Margot, même si je trouve ce type sympathique. Être un immense homme de théâtre n'autorise pas à maltraiter une caméra. Je ne trouve pas Anglade sympathique. Je ne le trouve pas sympathique depuis sa participation active au naufrage de 37°2 le matin, le film. Ils n'avaient pas le droit, surtout en exploitant la toute sublime Béatrice Dalle.
Surtout ne pas écrire ici mon indifférence à Charlotte Gainsbourg que je ne veux pas voir dans Persécution. Ici, jamais vous ne lirez une ligne négative sur la Sainte Famille Gainsbourg-Birkin (même si son premier disque était vraiment à chier, mais chut !). D'ailleurs, je dédie ce billet à Charlotte et pour lui dire que je l'aime, je publie une des magnifiques photos d'elle trouvées dans le supplément Next de Libé, samedi dernier (photo de Matthew Brookes). Putain, qu'elle est belle.
Pourquoi perdre mon temps à dire le mépris que m'inspire le film d'Eric-Emmanuel Schmitt, Oscar et la dame rose, dont l'affiche est à vomir et le sujet à chier. Désolé si je cite Les inrocks, mais j'ai eu la même réaction, car on ne fait pas d'argent cinématographique avec l'histoire d'un enfant qui va mourir. C'est odieux, indécent, pornographique quand un Schmitt qui n'en est pas à son premier coup bas fond comme un prédateur sur un tel sujet. "Capter la générosité d'une manière populiste en exhibant le malheur des enfants, c'est inadmissible" (Pierre Bergé, à propos du Téléthon).
Je vous laisse avec une petite musique de film, histoire de jolifier ma misanthropie du jour.
Ce n'est pas la version originale, mais un réenregistrement avec le chanteur et la petite formation d'Oscar Peterson (Ray Brown, Ellis) et mon petit coeur de midinet trouve ça tellement beau et romantique. Concours de la semaine : qui trouve le titre du film et le nom de la propriétaire des jambes qui dansait, in the dark, avec le magnifique chanteur-danseur, a gagné.