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Les petits pavés
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19 juin 2009

"La douleur de familles et de trucs comme ça..."

Je n'ai aucune idée particulière sur les tenants et aboutissants de l'attentat de Karachi.
Je ne me fais auxcune illusion sur la moralité de la droite française, notamment la plus pudibonde, la plus bourgeoisement faux-cul.
Le fond de la nouvelle "Affaire" Karachi ne m'intéresse pas plus que ça.

Mais cette rubrique du vendredi, inspirée par cette façon si particulière qu'à notre président d'exprimer ce qu'il croit être des idées ("Si y'en a qu'ça les démange d'augmenter les impôts..." avait-il coassé devant un micro) rapporte les bons et beaux mots distillés pendant la semaine par nos puissants dirigeants. Au début, je pensais que Lefebvre allait occuper le terrain, en raison de la vive pertinence de ses propos et de son esprit pétillant (qui fait pschitt). Mais au jeu de Maîtres et valets, Lefebvre sera toujours le larbin qu'il a toujours été. Le patron, en France, c'est sarko. Dans tous les domaines et même celui de la parole.

Aujourd'hui, donc, Le Président répondait sur divers sujets à des journalistes (à Bruxelles je crois), quand on l'a interrogé sur l'affaire Karachi-Balladur.

Si je publie sa réponse, tout en bafouillis, ricanements et tics nerveux (ça s'entend à la lecture !), c'est que je la trouve proprement extraordinaire.  Jamais, je pense, le chef d'un Etat démocratique ne s'était exprimé de cette façon. Ce type n'en a rien à foutre. Rien à foutre de nous. Ni de rien. Ni de passer pour le parfait cinglé, un félé du carafon, un déjointé de la culasse. Son discours est proprement épileptique, on a envie de lui coincer un glaçon dans le dos pour le calmer. Et ce type parle en NOTRE nom. Il parle en MON nom et ça me dérange vraiment .

Le tout est rapporté par le Nouvel Obs.
NouvelObs

713902Interrogé vendredi 19 juin sur les informations attribuant l'attentat de Karachi en 2002 contre des salariés des arsenaux d'Etat DCN à la suspension du versement de commissions de la France au Pakistan dans le cadre d'une vente d'armes, Nicolas Sarkozy a qualifié ces informations de "grotesque". Le président a été interrogé pendant une conférence de presse à l'issue du sommet européen réuni à Bruxelles.
Nous publions sa réponse in extenso :

713604Question du journaliste: "Selon les informations qui ont été rapportées hier à la suite d'une réunion entre les parties civiles dans l'attentat de Karachi et les juges d'instruction, il semblerait que l'origine de l'attentat ne soit pas due à un acte terroriste mais plutôt à des représailles de l'Etat pakistanais après le non versement de commissions. On parle même de rétro-commissions qui auraient pu alimenter la campagne d'Edouard Balladur en 1995. Est-ce que en tant que ministre du Budget, vous avez été au courant de tels accords ?"

Réponse de Nicolas Sarkozy, après un léger rire: "C'était pas la peine de vous mettre à ma droite pour parler de ça, franchement. Enfin écoutez c'est ridicule. Franchement, monsieur, franchement c'est ridicule. Pas vous, hein, je me permettrais pas, je vous respecte mais enfin écoutez. Soit il y a des éléments, donnez-les nous. (Balbutiements). C'est grotesque, voilà, c'est ma réponse. Alors qu'est-ce que vous voulez que je vous dise. Raisonnement: Pour son financement Monsieur Balladur aurait accepté des commissions qui n'auraient pas été payées ensuite et ça a donné Karachi… Mais enfin, respectons la douleur des victimes. S'il vous plaît mais qui peut croire à une fable pareille. Qui peut croire à une fable pareille. Et puis si vous avez des éléments donnez-les à la justice et demandez à la justice qu'ils enquêtent. Mais enfin franchement qu'est-ce que vous voulez que je réponde là-dessus. Mais, honnêtement, qu'est-ce que vous voulez que je réponde là-dessus. Y a 14 ans, de surcroît. On est dans un monde où tout se sait, où la notion de secret d'Etat n'existe plus. 14 ans après vous venez me poser la question: 'est-ce que vous êtes au courant de rétrocommissions qui auraient pas été versées à des Pakistanais dans le cadre de la campagne de Monsieur Balladur'. Et vous, vous étiez pas au courant non plus, non ? Vous, vous, vous étiez peut-être journaliste à cette époque, peut-être à ce moment là je vous aurais… non, mais je ne vous en veux pas mais enfin écoutez franchement. (Soupir). Enfin, si y a un braquage à Bruxelles aujourd'hui, j'y étais… (rires dans le public) c'est incontestable."

Nicolas Sarkozy se met alors à rire avant de reprendre: "Non pardon, hein, je ris pas du tout parce que Karachi c'est la douleur de familles et de trucs comme ça… mais… qu'est-ce que vous voulez que j'aille répondre là-dessus."

Ce type est président de la République. NOTRE président.
Si les Iraniens l'emmerdent, il sait où appuyer sur le bouton...
Au-secours !

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Commentaires
D
Très cher Michel,<br /> <br /> grand merci pour appuyer sur "les trucs comme ça". Cette faculté d'abstraction, cet appel à l'imagination de notre cher président doivent je pense être mis en valeur comme une libération des idéologies, qui nous ont fait tant de mal au cours du dernier siècle.<br /> Merci.<br /> <br /> Bien à vouss,<br /> Didier Kala
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