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Les petits pavés
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15 avril 2009

15 avril 1949 - Nombre, nombrilisme

Ce jour là, cette année là, on pouvait lire ça, si on en avait envie et si on savait lire.

poesienaturelle
Camille BRYEN et Bernard GHEERBRANT
Anthologie de la poésie naturelle.
Paris, K éditeur, 1949 (a. i. 15 avril), 175 p.

RG_15_avril_1949
Ce jour là, Hergé, le 15 avril 1949, dessinait.

Spirou_14_avril_1949
Spirou n'avait pas attendu le 15 avril... Il était sorti le 14.

Tintin_14_avril_1949
Tintin aussi, trop pressé pour attendre le 15
était sorti le 14.

Confidences_15_avril_1949
Mademoiselle avait acheté Confidences, numéro frais du jour.

Paris_Match_15_avril_1949
Pour l'événement, Paris Match s'était fait cette tronche
(les Sarkozy n'étaient pas nés).

guesde_spartacus_1949
En avril 1949,
Spartacus rencontrait Jules Guesde.

S_ou_B_mars_avril_1949
Pour patienter à la maternité,
les pères lisaient la livraison du mois
de la revue de Cornelius Castoriadis.

LaMortDuDocteurEstep
The Continental Op
Avril 1949 (le 15 ?)
Éditions Morgan
"Série rouge" n°26

georgerodger1949dt5
Le gagnant d’un combat de lutte,
porté sur ses épaules par le vaincu
(Sud Soudan, 1949 -- 15 avril ? --
célèbre photo de George Rodger).

pattes_blanches02
Affiche de Pattes blanches de Jean Grémillon,
sorti à Paris le 15 avril 1949.

Cette année là,  Richard Strauss, compositeur de la musique de 2001, l'Odyssée de l'Espace, est mort. Ainsi que Victor Fleming, réalisateur (du moins crédité tel au générique) de Autant en emporte le vent et Margaret Mitchell, auteure de Autant en emporte le vent. Je parie qu'un bon nombre de figurants du film, ayant échappé à la guerre du Pacifique et à la libération de l'Europe, nous ont quitté cette année-là. Alors que M. Mitchell s'est contentée d'un taxi pour se faire renverser, Marcel Cerdan utilisait, dans le même but, un avion.

Bruce SpringsteenSpringsteen et Pedro AlmodovarAlmodovar sont nés en 1949, ainsi que Salif Keita et Arno ; mais aussi un nombre invraisemblable de connards qui encombrent encore la planète, alors que Bashung, lui, non. En France, un paquet d'entre eux va partir en retraite, mais pas Alain Minc, ni Philippe de V. qui, né en mars, est déjà plus vieux que ceux nés en avril.

Le 15 avril 1949, donc, j'arrivais, avec les derniers tickets de rationnement et ma tête en pain de sucre. Je n'ai jamais regardé un pain de sucre en face mais j'imagine que c'est assez laid, car ma mère, qui était d'habitude plutôt maternelle, avait voulu me balancer par la fenêtre de la maternité, parce que j'étais trop moche. Ou bien parce que mon arrivée inopinée, 9 mois après le 14 juillet 1948 (j'imagine les lampions dressés et les pétarades finales...) l'a obligée à abandonner la séance avant la fin du film. Oui, elle a perdu les eaux au cinéma. Enfin, depuis, je pense qu'il faut s'en tenir à sa première manière, la première impression est la bonne. A l'époque, je n'avais pas le vertige et un saut de l'ange du quatrième étage, léger, léger, m'aurait transformé en souvenir aérien et non en réalité pesante et, toujours et encore, trébuchante, parmi les cailloux acérés de la vie.

J'écris ça le 14, ne sachant même pas si je passerai la nuit, cette nuit étant comme toutes les autres, imprévisible.

Vous savez, il y a une grande satisfaction à attendre la soixantaine (hé oui, je devrai m'y faire, dans les statistiques, je vais passer à la tranche supérieure). Contrairement aux trentenaires, aux quarantenaires, aux cinquantenaires optimistes, les soixantenaires ont la conviction qu'ils ne doubleront pas le chiffre. C'est déjà ça.

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On reprend tout : pas l'année, le jour.

Morts un 15 avril, excusez du peu : Mesdames de Maintenon et de Pompadour, Abraham Lincoln et Gaston Leroux, Toto (acteur italien génial, bande de nases) et Richard Conte (acteur américain), et Jean-Paul Sartre et Jean Genet, Charles Vanel et Greta Garbo. Et Joey Ramone. Et Pol Pot, qu'il brûle infiniment dans un enfer capitalo-intellectuelcapitalo-intellectuel de gauche. Dans les couples bien assortis, le préfet Eugène Poubelle a du accueillir Kim Il Sung avec joie, pour faire du compost.

Nés un 15 avril ? Leonard de Vinci, et ça suffirait à mon égo de partager mon gâteau d'anniversaire avec lui. Mais quand même : Bessie Smith et Raymond Poulidor et Claudia Cardinale, tous plus vieux/vieilles que moi. Et moi, sans le faire exprès mais c'est comme ça, je suis né le 15 avril 1949 et j'ai 60 ans. Je lève mon verre à la cuite de mon père, en ce 14 juillet 1948, qui a permis ce dérapage sans lequel je n'aurais pas connu Philip K. Dick, Michel Rocard, Bob Dylan, Antoine Doinel, le western, L'histoire de l'oeil, ma fille et un certain nombre de personnes sans lesquelles je serais vraiment pas grand chose.

Bye.

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Commentaires
P
Il faudra donc que je m'y fasse , tu es définitivement mon ainé!! Tu as donc TOUT connu avant moi , et pourtant , je ne pensais pas avoir été un retardataire .Mais bon , c'est comme cela , en vieillissant moi aussi , je suis prêt a supporter ce qui pourrait passer pour une infamie.<br /> J'espere que pour MES 60 ans , tu me trouvera un petit texte avec photo dont tu as le secret , et les photos que tu trouvera feront bien plus modernes que les tiennes..Je te ferai voir alors une photo de moi en barboteuse , dans le glorieux début des années soixantes..<br /> Bien amicalement , je te souhaite un bon anniversaire Michel.
C
La soixantaine, ça vaut bien 2 petits cadeaux...<br /> De plus - j'avais rien dit - mais, ma date d'anniversaire, c'est la même que celle de ton papa.<br /> __________<br /> J'ai rencontré la cinquantaine <br /> Marc Ogeret.<br /> __________<br /> J'ai rencontré la cinquantaine<br /> Comme mon cœur sortait d'en prendre<br /> Ça n'était plus le temps du tendre<br /> Je me trouvais sous les troènes<br /> Aux fleurs belles comme l'été<br /> Mon tour de rôle était passé<br /> Rien ne m'était plus destiné<br /> Un chien vint me flairer les pieds<br /> Je marchais depuis les Ardennes<br /> Il aboya contre ma peine<br /> Tous les villages s'éveillaient<br /> Semblant craindre notre arrivée<br /> Et se répétaient hors d'haleine<br /> Vingt dieux mais c'est la cinquantaine !<br /> <br /> J'ai accepté la cinquantaine<br /> Sans bien savoir comment la rendre<br /> Elle a mis du temps à me prendre<br /> Et c'est faux de dire que je l'aime<br /> Avec ses grands airs à la clé<br /> Je vais devoir m'habituer<br /> À voir les copains s'en aller<br /> La planche est pourrie sous nos pieds<br /> Les berges par là sont malsaines<br /> Où est le temps des prétentaines ?<br /> Où est le temps des groseilliers ?<br /> Filles, futailles déliraient<br /> Moi je criais à perdre haleine<br /> Vingt dieux fuyons la cinquantaine !<br /> <br /> J'ai dégoûté la cinquantaine<br /> Avec mes bonheurs à revendre<br /> Des filles, un bon feu, peu de cendres<br /> Pas une trace d'emphysème<br /> La garce avait bientôt cédé<br /> J'ai rouvert la porte à l'été<br /> J'ai mis la camarde au passé<br /> Délivré ce qui m'oppressait<br /> Puis congédié tous mes problèmes<br /> Amour, ah ! C'est bien toi que j'aime !<br /> Et toi, le vin, ton goût fruité<br /> J'ai retrouvé force et santé<br /> Oh là, qui pare à mes fredaines ?<br /> Vingt dieux mais c'est la soixantaine !<br /> <br /> Vingt dieux... la soixantaine.<br /> <br /> __________<br /> Serge Reggiani<br /> LA CINQUANTAINE<br /> __________<br /> <br /> <br /> On arrive à la cinquantaine, moitié sage, moitié fou<br /> Le cul assis entre deux chaises à tenter d'en joindre les bouts<br /> Sur la route de la chimère on se retrouve souvent un jour<br /> Pour faire le compte de ses guerres, des petites joies, des grands amours<br /> Et c'est tout<br /> <br /> On arrive à la cinquantaine, moitié figue, moitié raisin<br /> Le coeur absous de toute haine, le coeur absous de tout chagrin<br /> On a troqué sa destinée contre des hauts, contre des bas<br /> Rêves vendus à la criée pour faire le vendredi gras<br /> Et c'est tout<br /> <br /> On arrive à la cinquantaine, moitié déçu, moitié content<br /> Un quart de joie, un quart de peine, et l'autre moitié aux enfants<br /> On se souvient de sa jeunesse comme d'un joyeux chapardage<br /> Au seuil de la prime vieillesse on pose un instant ses bagages<br /> Et c'est tout<br /> <br /> Et on repart vers la centaine, un demi-siècle dans les reins<br /> Avec tout juste la moyenne à notre devoir de terrien<br /> Comme elle est lointaine, la rive où l'on se couchera un jour<br /> Il reste tant et tant à vivre qu'on pourra faire un long détour<br /> Si tu veux, mon amour
Les petits pavés
  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
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