Et si...
Et si on se trouvait à un autre endroit que l'endroit convenable, à une autre heure que l'heure dite ?
Et si on t'avait balancé là, parce que là convient, même si cela ne te convient pas, et si...
Tu fais le tour et le tour forme un cercle serré, comme un trou du cul, et s'il n'y avait pas de réponse à tes messages, et si la raison arraisonnait ton vieux cerveau pour te dire tu n'es pas à ta place, on t'a mis là, on n'aurait peut-être pas dû, on aurait peut-être pu autre chose.
Et si c'était comme ça, justement, des errements dans les marges du scénario et des lignes de fuite qui te retiennent en prison. Et si le mot de la fin était le mot de la fin ? Si en te retournant tu ne reconnaissais plus ton ombre, si tu te sentais trop vieux pour tout ça, incongru, peut-être, comme un mot que tu n'emploies jamais.
Tu sais que ce n'est pas ta place, que ta place est ailleurs, carte anonyme dans le poker menteur, dans le fumigène dissimulant la carapate des mauvais joueurs, des mauvais perdants.
[J'ai été interrompu par une petite conne de la préfecture de l'Orne qui trouvait qu'avant c'était mieux et à qui je n'ai pas eu envie de servir la soupe habituelle. Elle va en référer à son supérieur. Elle a donc un supérieur, un mec qui serait supérieur à elle, intéressant...]
Je voulais juste dire : je suis là où je n'ai pas envie d'être et où je n'ai, éventuellement, plus vraiment besoin d'être, alors... ça me ferait marrer, si je me laissais aller.
Ce qui me fait rire, justement, c'est l'ignorance du geste, de la main, de la nature de la main, de la nature du geste de la main, m'aggripe-t'elle pour jaillir vers le haut comme une semence nouvelle ou appuie-t'elle sur ma tête pour m'enfoncer dans ces théories de semences perdues où noyer ces questions superflues ?
La réponse est-elle un mot du passé ou de l'avenir ? Passé, avenir ? Je doute que les mots portent la moindre réponse.
Alors, passe le blues de Jimi Hendrix hier soir au miroir de tes vingt désirs phonétiques.