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Les petits pavés
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20 novembre 2008

Laura K : une rencontre (suite)

Ici, nous n'avons jamais caché notre admiration pour Laura Kasischke. Hier, les pages se sont envolées et Laura s'est enfin incarnée. Son élégance naturelle, sa simplicité, l'intelligence de ses points de vue, son petit sourire, ses rougeurs parfois ont transformé l'admiration en autre chose. Récit.

Laura Kasischke à l'Imagigraphe, Paris 11e.

La lettre d'information de Christian Bourgois commençait par ces mots : "Suite à la parution de La couronne verte son dernier roman traduit de l'anglais par Céline Leroy, Laura Kasischke vient à la rencontre de ses lecteurs français au mois de novembre."

Laura_KasischkeVenir à la rencontre de ses lecteurs français...Venir à la rencontre, c'était bien la démarche de Laura K. hier soir, lors de la soirée organisée par la librairie l'Imagigraphe à Paris (rue Oberkampf). Une rencontre vraie, qui ne s'est pas réduite pour les lecteurs à faire la queue au fond de la librairie pour enfin obtenir la signature standardisée et automatique d'une auteure en promo.

Nous étions une petite quarantaine de lecteurs fidèles, rassemblés dans une salle en sous-sol décorée par un accrochage de photos (mois de la photo oblige), lecteurs de tous âges sagement (timidement ?) assis face à une table blanche derrière laquelle l'auteur et sa jeune traductrice attendaient de nous rencontrer, que nous les rencontrions.

La rencontre fut d'abord une mise-en-bouche et en-oreille avec la lecture des premières pages de Feathered (titre original de la Couronne Verte) par Laura K., puis du même passage en français par Céline Leroy. L'écriture a pris corps avec une simplicité évidente et gentille. Une première rencontre de ce nouveau roman qui, dès les premiers mots, a tissé les liens indissociables entre l'écriture romanesque et l'écriture poétique de l'auteure.

Cette lecture, moment magique -- à la surprise née naguère de l'enregistrement d'une lecture publique aux Etats Unis piquée à internet s'est mélangé hier le plaisir de voir cette jeune femme lumineuse, au dos bien droit sur la chaise, bien élevée, un peu timide elle aussi peut-être -- a ouvert la voie à un échange réel entre lecteurs et auteur, traductrice et éditeur (Mme Bourgois était discrètement présente, assise sur une marche d'escalier). Qualité de l'écoute de la part de Laura Kasischke, souci naturel d'apporter de vraies réponses, qu'il s'agisse de questions de la libraire ou d'un jeune étudiant qui, délicatement, avait pensé à apporter des roses pour l'écrivaine.

En substance, Laura K. a rappelé quelques principes, essentiels à son écriture. Est-il vraiment nécessaire de connaître les intentions réelles de l'auteur (on pense alors à tout le mystère des images, l'impalpable flou du dénouement de ses romans) ? La place que l'image poétique ("imagery" en VO) tient dans son écriture, qu'il s'agisse de poésie ou de romans. Le besoin de traduire ce qui se cache derrière l'apparence, de traduire l'invisible de manière sensible. L'idée que la mort est dans la vie, que la vie est dans la mort et que l'essence est renaissance.

On pourrait, on devrait lui poser mille autres questions. Mais on est impressionné sans doute, même lors de l'incontournable séance de dédicaces, agrémentée d'un apéritif offert par l'Imagigraphe. Séance de dédicaces qui se déroule dans le même respect d'écoute et d'ouverture, le même souci de rencontre vraie, que l'échange précédent. Nouvel échange : l'auteure interroge alors ses lecteurs français, cherche à en savoir un petit peu plus sur chacun afin de déposer quelques mots personnels sur la première page d'un roman préféré ou, plus rarement, d'un recueil de poésie. Et l'écriture s'incarne, devient Laura Kasischke, auteure, femme, accessible à la main tendue, inaccessible voyageuse d'un Pays des Merveilles. Au fait, les photos mentent. Elle est très belle.

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Dernière pensée : et si l'on pouvait être à Bordeaux ou à Toulouse les 20 et 21 au soir pour aller plus loin ?

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  • Le cinéma c'est comme la vie, mais c'est la vie 25 fois par seconde. On ne peut pas lutter contre le cinéma. Ça va trop vite, trop loin, même si le film est lent, il court, toi tu ne peux que rester assis et regarder.
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