I Can't get no...
Le rock conduit tout droit à 68. Pas le rock américain des années 50, plutôt réac (Jerry Lee, Elvis, Gene), mais le riot rock qui croise à partir de 1965 le rock poissé de blues porté par les jeunes british (Stones, Animals, Kinks) et la contestation contre la guerre du Vietnam et la société de consommation incarnée par l'encore très jeune Bob Dylan.
Curieusement, l'année rock 1965 commence le 28 août 1964, dans un hôtel new-yorkais : ce jour là, la légende rencontre la légende, entre d'autres termes les Beatles rencontrent Bob Dylan. Ei ils n'échangent pas que des recettes pour se faire du bien à la tête, ils parlent musique, poésie, textes, littérature, politique.
Cette rencontre au sommet portera plus tard des fleurs acidulées, désirables, vénéneuses : le magique Revolver des Beatles, puis l'aérien Sergent Pepper's. De l'autre côté de l'atlantique, 1965 marque le début d'un rock sur lequel on ne danse plus, on écoute, on réfléchit, on se remet en cause et, éventuellement, on plane. Dylan met de l'électricité dans son génie créateur et ça donne Like a rolling stone, audible et visible sur ce blog dans différentes versions (donc je ne reproduis pas).
Mais à Londres, la révolution avait déjà commencé, avec des mecs à gueules de voyous, qu'aucun père de famille honnète n'aurait voulu pour gendres.
A Londres, en 1965, la révolution avait commencé comme ça :
"When I'm watchin' my TV
And that man comes on to tell me
How white my shirts can be
But he can't be a man 'cause he doesn't smoke
The same cigarrettes as me
I can't get no, oh no no no
Hey hey hey, that's what I say"
Et vraiment, ça ne faisait que commencer.