Viva Paris : la flamme des jeux de la honte éteinte... un moment.
Bravo Paris !
Un photographe s'accroupit pour cadrer des flics français cognant avec violence des tibétains défenseurs des droits de l'homme. Mauvaise pioche : un membre du maintien de l'ordre lui balance son pied botté dans la figure. Paris, France. 2008. Vu au Journal de 20H00, France 2.
Ce qui reste : ce que les londoniens n'ont pas réussi ce dimanche, les défenseurs des droits de l'homme ont contraint les autorités chinoises à décider à Paris, France, 2008, d'éteindre la flamme olympique.
Je ne me prononce pas sur les méthodes des défenseurs des droits de l'homme, je me prononce sur les méthodes d'un autre âge des dirigeants du premier pays au monde qui a su faire la synthèse entre le communisme le plus caricatural et le libéralisme le plus brutal
J'entends dire que les manifestants d'Athènes, de Londres, de Paris ont "gâché la fête". J'entends même des "officiels" de nationalité française le dire. Ce n'est donc pas le renforcement de la négation des droits fondamentaux, non seulement dans un Tibet occupé et dirigé par un fantoche manipulé par Pékin, mais dans toute la Chine à l'approche des Jeux, qui gâche la fête. Quelle fête d'ailleurs ?
Selon Libé, "Pour la première fois en Chine, CCTV1 a parlé des contestations qui ont émaillé le parcours parisien. Sans montrer les images qui fâchent." Certes, pas d'images, mais on sait que les téléspectateurs ou lecteurs de la presse chinoise n'ont rien su des incidents qui ont marqué l'allumage ou le passage de la flamme à Athènes ou à Londres. La détermination des militants des droits de l'homme à Paris, et au premier rang desquels ceux de Reporter Sans Frontière, aura contribué à fissurer la muraille du silence au sein même de la population concernée. La résistance à l'idée selon laquelle on ne peut rien faire avec la puissance chinoise (sinon du commerce) est donc payante.
Des actions sont annoncées un peu partout dans les pays du monde (on entendra bientôt parler de San Francisco) où il est encore loisible de s'exprimer. La violence de la réaction des autorités française, exercée par la police, son bras armé dans Paris, force à se poser la question des solidarités de ces autorités.
Les déclarations du prix nobel de littérature laporte et du président du comité olympique français me font salement douter ce soir.
Reporters sans frontières s'étant montré exemplaire dans cette affaire depuis des semaines (et notamment la ridicule interpellation de Robert Ménard, son secrétaire général), je publie ici leur communiqué à propos de cette journée où Paris a montré à la face des tortionnaires du monde que, "Paris sera toujours Paris".
Malgré un déploiement policier massif,
Reporters sans frontières mobilise largement en faveur des droits de
l’homme en Chine lors du passage de la flamme à Paris
Reporters sans frontières se félicite de la mobilisation en faveur des
droits de l’homme et de la liberté d’expression en Chine, qui s’est
largement manifestée à l’occasion du passage de la flamme olympique à
Paris, le 7 avril 2008. L’organisation a réussi à déployer des drapeaux
géants de la campagne Pékin 2008 sur la Tour Eiffel, sur l’avenue
Marceau, sur les Champs-Elysées, sur le Pont des arts et sur le quai
Malaquais, sur la façade de Notre-Dame et tout près du stade Charléty,
siège du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). « Le soutien du public parisien ne nous
a jamais fait défaut au cours de cette journée et nous tenons à
remercier toutes les personnes qui se sont retrouvées autour de nos
mots d’ordre en faveur des droits de l’homme et de la liberté
d’expression en Chine. Cette mobilisation n’avait rien d’évident,
compte tenu du dispositif policier exorbitant mis en place pour
sécuriser le trajet de la flamme et des consignes d’extrême fermeté
données aux forces de l’ordre. Les autorités chinoises ne peuvent plus
mépriser les appels à la libération des prisonniers politiques et à un
dialogue sur le Tibet. Il revient également aux chefs d’Etat et de
gouvernement de tenir compte de cette mobilisation, en boycottant la
cérémonie d’ouverture des Jeux, le 8 août », a déclaré Reporters sans
frontières. La flamme olympique a débuté son
parcours sous très haute surveillance aux alentours de 12 h 30 dans la
Tour Eiffel. D’emblée, des milliers de sympathisants de Reporters sans
frontières et de la cause tibétaine étaient rassemblés le long du
trajet, tandis que trois alpinistes ont déployé un drapeau aux couleurs
de la campagne Pékin 2008 sur l’un des piliers de la Tour Eiffel. Les
militants ont été violemment interpellés. Les trois alpinistes de la
Tour Eiffel ont été délogés par les pompiers et le drapeau, retiré du
pilier. Ils ont été libérés après deux heures. A de multiples reprises, les policiers,
très tendus, ont confisqué les fanions, les banderoles de Reporters
sans frontières et les exemplaires du quotidien Libération qui avait
titré en une : « Libérez les JO », avec en illustration, les cinq
menottes disposées en anneaux olympiques. Ces scènes ont notamment eu
lieu aux abords du siège de France Télévisions. Peu avant, des militants de la cause
tibétaine ont réussi à éteindre la torche, obligeant les organisateurs
à la transférer dans un bus. Un autre drapeau de Reporters sans
frontières a été déployé au troisième étage d’un immeuble de l’avenue
des Champs-Elysées où la flamme a été huée par une foule importante.
Une banderole a également été accrochée à un immeuble de l’avenue
Marceau. A l’hôtel de ville, les opposants au régime chinois ont
dépassé en nombre les supporters des Jeux olympiques. Quatre militants de Reporters sans
frontières, dont le secrétaire général Robert Ménard, ont déployé une
banderole de 8mx8m sur la façade de Notre Dame à Paris. Des
manifestants étaient réunis sur le parvis et scandaient « Liberté en
Chine, liberté au Tibet ». Des voix se sont également fait
entendre au sein de la classe politique. Le député Bruno Leroux a
expliqué au nom du Parti socialiste que toutes les protestations
non-violentes seraient les bienvenues. La chef de file du Mouvement
démocrate (Modem) à Paris, Marielle de Sarnez, qui participait à aux
manifestations, a appelé le gouvernement a avoir une position tranchée
sur la question des droits de l’homme. Cinq personnes, dont Mireille
Ferri, vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France, et l’élu
Vert Sylvain Carel ont été interpellés par la police au cours de
multiples incidents qui ont débuté avant même le départ de la flamme.
Une quarantaine de députés issus de tous les groupes politiques ont
manifesté devant l’Assemblée nationale pour le respect des droits de
l’homme au Tibet. Les forces de l’ordre ont, là encore, confisqué les
fanions de la campagne Pékin 2008 et les drapeaux tibétains arborés par
quelques personnes venues se joindre aux élus. La flamme n’a plus quitté son bus de
l’Assemblée nationale au stade Charléty, où s’est clôt son parcours. Le
symbole olympique est entré dans le stade sous les huées. Les forces de
l’ordre ont à nouveau confisqué les fanions de Reporters sans
frontières et les drapeaux tibétains, ne tolérant que les drapeaux
chinois ou les effigies de la compétition (sponsors, logos des Jeux)
sur la voie publique. Les opposants au régime chinois qui refusaient de
rendre leurs emblèmes ont été immobilisés et menottés.