Philippe Noiret
Décidément. Altman pas même enterré, on apprend la mort de Philippe Noiret.
Cet acteur classique (parfois à la limite du conventionnel peut-être) qui n'aimait pas le cinéma de Jean-Luc Godard et le disait, a prêté son allure large et dégingandée à quelques fims indispensables. Les films de Bertrand Tavernier, évidemment. L'horloger de L'horloger de St Paul, incrédule et peu à peu concerné par le crime de son fils au point de le revendiquer comme un acte politique, son fils dont il se déclare solidaire devant les juges. Humain, simplement humain. Et puis Que la fête commence, le rôle du Régent, ses petits soupers, sa petite mort, sa façon de lutiner Marina Vlady au balcon de Versailles, sa main qui pue, à la fin du film, à la fin de l'Histoire.
Et puis, son petit rôle dans Quinze jours de vacances, où il reprend le personnage de l'Horloger, avec la philosophie et l'amour de la bonne bouffe lyonnaise qui vont avec la vie qui va.
Impérial en justicier noir dans Coup de torchon, tuant les méchants, explosant les latrines qui endommagent le paysage...
Le juge et l'assassin, fantassin bien pensant dans cet univers de droite où on coupe le coup des benets, des anarchistes, des fous de Dieu.
Philippe, mon ami ce soir, a été de l'aventure mallesque de Zazie dans le métro. Et puis , même s'il n'aimait pas Godard, était le personnage de La pointe courte d'Agnès Varda.
Le problème avec Philippe Noiret, c'est qu'on le trouvait sympathique et honnête homme, surtout dans sa manière de mesurer son immense talent à l'aune de son immense modestie. Et si on ne le suivait pas toujours dans une vision parfois académique du cinéma, on ne lui en voulait pas pour autant.
Salut Philippe, on t'aimait bien, tu nous manques déjà.